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Chantiers du CTRI : Grand retard dans les travaux des routes secondaires à Port-Gentil

Chantiers du CTRI : Grand retard dans les travaux des routes secondaires à Port-Gentil
Chantiers du CTRI : Grand retard dans les travaux des routes secondaires à Port-Gentil © 2024 D.R./Info241

Du retard est constaté sur plusieurs chantiers de réhabilitation des voiries secondaires de la capitale économique, Port-Gentil. Les 1er et 4e arrondissements, longtemps marginalisés, peinent à retrouver leur dynamisme en matière de développement infrastructurel. Rencontrés sur place, les habitants et le COPIL citoyen dénoncent le manque de pragmatisme de l’entreprise Delors Services après six mois de travaux.

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Dans le cadre des efforts continus du gouvernement pour résoudre les problèmes d’impraticabilité des voiries urbaines et faire face aux inondations qui touchent chaque année la ville de Port-Gentil, le ministre des Affaires étrangères, Régis Onanga Ndiaye, avait lancé en avril dernier les travaux de réhabilitation des routes secondaires de la ville.

Une des travaux en cours...

Ce projet visait à redonner à la cité pétrolière son lustre d’antan. Le lancement des travaux des routes secondaires illustre l’engagement du gouvernement à relever le défi des infrastructures routières à Port-Gentil, et plus largement au Gabon. Ces mesures témoignent d’une approche de développement axée sur la protection des populations et la création d’un environnement plus sûr et résilient face aux aléas climatiques.

Cependant, sur le terrain, le constat est amer. Une lenteur considérable est observée sur plusieurs chantiers. « Les pluies arrivent et nous savons tous comment cela se passe à Port-Gentil quand il pleut. C’est déplorable que les travaux piétinent encore. Le président de la République doit taper du poing sur la table », estime le coordinateur provincial du COPIL citoyen, Man Mamboundou.

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Le correspondant d’Info241 sur place a recueilli les plaintes des habitants, qui déplorent la lenteur des travaux confiés à une PME gabonaise depuis le début du projet. Sur l’axe routier reliant la boulangerie Matanda au marché Moukala, en passant par le carrefour Izouwa et le camp Boireau, les habitants du 4e arrondissement et la société civile tirent la sonnette d’alarme face à cette situation.

« Depuis que je suis né, il y a 30 ans, cette route n’a jamais été réhabilitée, malgré les nombreux hommes politiques qui ont dirigé le 4e arrondissement avec des budgets colossaux. Le CTRI a lancé les travaux, mais certains continuent avec les mêmes pratiques qui ont terni l’image du Gabon pendant des années  », dénonce le COPIL citoyen.

Ce projet d’infrastructures routières anciennes et nouvelles a été mis en place pour résoudre les problèmes d’inondation causée par les eaux pluviales et en atténuer les impacts. La situation risque de devenir un calvaire pour les habitants qui ne souhaitent plus vivre dans des conditions difficiles, surtout à l’approche des grandes pluies.

« Quand il pleut, nous sommes plongés dans des lacs artificiels. En tant que chauffeur, il m’est impossible de rentrer chez moi avec mon véhicule. Aucune voiture ne s’aventure ici. Nous ne voulons plus vivre cette situation, nous demandons que les travaux soient achevés », implore Guy Roger Moussavou.

Sur le terrain, il est facile de constater que les cunettes destinées à diriger les eaux vers les caniveaux ne sont pas achevées à plusieurs endroits. Ce retard a un impact négatif sur la vie des habitants locaux. Depuis avril, l’entreprise Delors Services, dirigée par le Gabonais Alexis Delors, est en charge des travaux sur cet axe routier. Les usagers font face à une lenteur excessive dans l’avancement des travaux, ce qui entraîne des conséquences néfastes pour leur santé.

La poussière soulevée en permanence affecte particulièrement les asthmatiques et les nourrissons. « Je vis près de la boulangerie de Matanda, et passer un après-midi avec mon nouveau-né est un calvaire. Nous devons nous enfermer pour éviter la poussière, mais elle est partout. Ça m’agace. Comment un si petit chantier ne peut-il pas être achevé en six mois ? », se demande Odette Tonda.

Le retard accumulé sur cet axe entrave également le transport des produits agricoles et freine le développement économique de la région. « Nous n’avons même plus le courage d’aller au marché de Moukala, car la route est impraticable. Pourtant, de nombreuses familles vivent de ce marché, et une fois la route terminée, elle favorisera la croissance économique de la ville », affirme Marie Bibang.

Un tour sur l’axe boulangerie-aéroport Massuku dans le 1er arrondissement de Port-Gentil révèle que l’entreprise Delors Services traîne également sur ce chantier. Démarré en avril, le projet n’est exécuté qu’à 30% six mois après, alors que 95% du délai imparti est écoulé. Curieusement, les raisons de ce retard sont toujours les mêmes : manque de personnel qualifié, insuffisance de matériel, mauvaise organisation et non-paiement des décomptes, entre autres.

Cela soulève des questions sur les critères de sélection des entreprises adjudicataires. « Ils traînent ensemble, boivent des bières et des whiskys ensemble, leurs enfants fréquentent les mêmes familles... Comment voulez-vous que les choses avancent ? Certains sont cousins, et il y a des histoires de pots-de-vin. Il faut contenter tout le monde, c’est comme ça que ça marche ici  », critique le COPIL citoyen.

Malgré des efforts apparents de l’entreprise pour accélérer les travaux, la phase de terrassement dure encore, laissant les usagers souffrir. La société civile et les habitants demandent aux autorités de la transition de prendre des mesures urgentes pour accélérer la réhabilitation des routes, essentielle au développement de certains quartiers longtemps négligés. Contactée à ce sujet, l’entreprise Delors Services n’a pas répondu aux sollicitations de notre correspondant pour expliquer les raisons de ce retard.

@info241.com
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