Ali Bongo fait appel à deux opposants pour renforcer l’action du gouvernement gabonais
Ali Bongo continue de faire ses courses dans son opposition politique. Cette fois, ce sont deux éminents membres du parti Les démocrates (LD, opposition) de Guy Nzouba Ndama de faire leur entrée au gouvernement à la faveur du remaniement opéré mardi soir. Il s’agit du maire de la commune de Mouila (Ngounié) Jean-Norbert Diramba nommé ministre du Tourisme et du député du 1er arrondissement de Tchibanga (Nyanga) Jean-Pierre Doukaga Kassa nommé lui à l’Economie numérique. Deux ralliements qui montrent bien le jeu trouble de Guy Nzouba Ndama et les siens dans l’opposition dite radicale.
Mise à jour du 10 mars : Jean-Pierre Doukaga Kassa et Jean-Norbert Diramba ont bien prévu leur coup. Ils ont négocié en secret avec Ali Bongo pour entrer au gouvernement sans l’aval de leur parti et donc de Guy Nzouba Ndama. Ils ont eux mêmes démissionnés des LD respectivement les 7 et 8 mars préalablement à leur nomination au gouvernement.
Déjà en retrait de l’opposition radicale gabonaise, les LD montrent bien que des négociations avaient court depuis des mois entre Ali Bongo et l’ancien président de l’Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama. Une alliance contre nature scellée tout de même par l’entrée au gouvernement Ossouka Raponda de deux cadres de cette formation politique qui chantait autrefois son opposition à Ali Bongo.
Avec ces nominations, c’est ainsi deux acteurs politiques des provinces de la Ngounié et de la Nyanga qui font leur entrée dans le gouvernement gabonais à des postes peu enviables. Jean-Norbert Diramba faisant ainsi son retour au ministère du Tourisme, lui qui avait déjà été promu du temps du père d’Ali Bongo au gouvernement. Jean-Pierre Doukaga Kassa rentre lui par la grande porte au gouvernement pour gérer le mini-ministère de l’Economie numérique.
Un recrutement qui n’est pas sans poser de question pour l’opposition gabonaise dont certains cadres, par ailleurs anciens membres du parti au pouvoir, continuent de rallier leur maison-mère, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1968). C’est donc Ali Bongo qui continue de se frotter la mains devant la cupidité politique d’acteurs politiques très friands de postes politiques au sein de l’appareil d’Etat.
De l’autre coté, Ali Bongo montre tout de même sa fébrilité pour un probable 3e mandat à la tête du pays. Avec ces nominations et la cour qu’il fait à l’opposition proche de son rival Jean Ping, Ali Bongo montre clairement qu’il est à la recherche de soutiens y compris dans l’opposition pour sa réélection. Après la débâcle de la présidentielle de 2016, il tente de démanteler l’opposition pour n’avoir pas d’obstacle pour 2023. Ces recrutements à tour de bras auront-elles du poids dans l’opinion ? Réponse en 2023 !
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