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Bendjé : Le cri de détresse des habitants du Lac Anengué envahis de blocs de papyrus

Bendjé : Le cri de détresse des habitants du Lac Anengué envahis de blocs de papyrus
Bendjé : Le cri de détresse des habitants du Lac Anengué envahis de blocs de papyrus © 2024 D.R./Info241

Depuis trois mois, près d’une dizaine de villages sont inaccessibles dans le canton Anengué, situé dans le département de Bendjé, province de l’Ogooué-Maritime. Des blocs de papyrus et des roseaux obstruent la navigation, affectant considérablement la vie des habitants qui sont contraints de rester chez eux.

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Ce phénomène naturel a un impact significatif sur le canton Anengué, dans le département de Bendjé. Il s’agit de la formation de blocs de papyrus et de roseaux, qui flottent avant de se coincer dans certains débarcadères. « Le CDB disposait autrefois des moyens nécessaires pour tenter de désenclaver ou de débarrasser ce milieu naturel. À ce jour, le conseil ne dispose plus de ressources matérielles ou financières pour le faire », a admis François Robacky, chargé d’études au cabinet du président du CDB.

Comme chaque année, les débarcadères des villages de Foulameyong, Nzamata, Paguiélou, Issinga, Sindara et Tchenguefuala sont bloqués par ces îlots de végétation aquatique. « Il y a peu de circulation sur la voie navigable ces derniers jours, mais étant donné que les écoles ont des internats, les enfants ne sont pas contraints de quitter leur domicile », précise-t-il.

Face à la fermeture quasi totale des quais d’amarrage en raison de la présence des papyrus, le Conseil départemental de Bendjé a sollicité le soutien d’une entreprise de la province pour fournir une assistance matérielle afin de désenclaver ces lieux avant la montée des eaux. Les lacs Iwendè et Ogogwé sont également totalement fermés. « Il arrive que certains débarcadères restent fermés pendant une année ou deux. Il est nécessaire que l’État intervienne, comme par le passé, en accordant une subvention ou en lançant un appel d’offres », propose le chargé d’études au CDB.

Le département de Bendjé, impacté par cette catastrophe écologique, n’a pas encore bénéficié d’une action forte de la part de ses dirigeants. Bien que la présidence du Conseil départemental de Bendjé soit critiquée, elle ne dispose toujours pas d’une ligne budgétaire pour entreprendre les travaux de curage et de réouverture des voies navigables. « Il est triste de constater que le président du conseil reste sourd aux cris de détresse des populations qu’il est censé soutenir dans de telles circonstances », déplore un habitant du lac Anengué.

Face à cette situation qui affecte la vie des populations, le CDB, faible en moyens matériels et financiers, a sollicité l’aide d’une entreprise pétrolière active dans la région. L’exécution de cette tâche nécessite le déploiement d’un bateau remorqueur, d’une plateforme, d’une pelle hydraulique, de carburant, de lubrifiants, de trois pirogues moteur annexes et de main-d’œuvre locale. Les travaux sont estimés à au moins deux mois.

En raison de difficultés récurrentes, dans le passé, notamment lors des fêtes tournantes, les populations du lac Anengué avaient décidé d’orienter leurs fonds vers l’achat d’une tractopelle à chenilles. La gestion de cet équipement public avait été confiée par délibération au Conseil départemental de Bendjé. Malheureusement, un certain Akendengue Rentchaley, alors troisième vice-président du CDB sous la présidence de Lucie Dacker Akendengue, a été accusé de la disparition de cet engin. Bénéficiant du soutien du parti démocratique Gabonais à l’époque, il l’avait fait transporter à Libreville sans rendre de comptes.

« Malheureusement, il a été détourné par une personne bien connue dans la région, et depuis lors, le CDB n’a plus les moyens d’éradiquer les problèmes liés au curage des débarcadères », confirme François Robacky. Actuellement, le CDB rencontre de grandes difficultés pour résoudre cette crise écologique. Cependant, dans un passé récent, le département de Bendjé avait déjà été victime d’un changement climatique ayant entraîné des inondations dévastatrices dans plusieurs villages des cantons Océan et Anéngué. Cette catastrophe avait laissé des séquelles graves dans la province de l’Ogooué-Maritime, avec des maisons, des champs, des boutiques et même des écoles submergés par les eaux.

Pour redonner vie à cette partie isolée de la province de l’Ogooué-Maritime, les habitants demandent aux autorités de mettre en place des projets d’envergure, notamment en impliquant davantage les sociétés pétrolières de la région dans leurs initiatives de responsabilité sociétale. L’objectif est de permettre l’ouverture de cette zone.

@info241.com
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