Résultats Présidentielle du 12 avril 2025
Crise sociale

Plaine Orety : les déguerpis réclament la vérité sur les indemnisations « fantômes » du gouvernement !

Plaine Orety : les déguerpis réclament la vérité sur les indemnisations « fantômes » du gouvernement !
Plaine Orety : les déguerpis réclament la vérité sur les indemnisations « fantômes » du gouvernement ! © 2025 D.R./Info241

À peine un mois après son investiture, le président Brice Clotaire Oligui Nguema est dejà confronté à une première crise sociale d’envergure. Le déguerpissement brutal des habitants de Plaine Orety dans le 2e arrondissement de la capitale gabonaise, lancé le 2 juin dans le cadre d’un projet de cité administrative et du boulevard de la transition, tourne à la polémique nationale. En cause : des indemnisations annoncées par le gouvernement mais introuvables sur le terrain, selon les principaux concernés.

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Réunis en collectif, les anciens habitants du quartier sinistré ont dénoncé ce 9 juin à Libreville une opération menée au forceps, sans relogement, sans transparence, et sans preuve tangible d’un accompagnement de l’État. « Nous avons été chassés comme des voleurs, alors que nous sommes des citoyens gabonais. Où sont les listes de bénéficiaires ? Où sont les preuves ?  », a lancé Grévice Ndong Ovono, porte-parole du collectif, lors d’une déclaration relayée par l’AGP.

Une vue des lieux

Face caméra, le ministre du logement Ludovic Megne Ndong avait pourtant assuré que l’opération reposait sur une base légale solide : décret d’utilité publique, jugements rendus par le tribunal, recensements et indemnisations bouclés. Une version désormais frontalement contestée par les déguerpis, qui réclament la publication immédiate de la fameuse liste des bénéficiaires de compensations. Nom par nom, montant par montant, procédure par procédure. En clair : des preuves, pas des promesses.

« Le peuple réclame des faits, pas des discours à la télévision  », a insisté Ndong Ovono, dénonçant un simulacre de concertation. Le collectif demande également l’ouverture d’une commission d’enquête indépendante pour faire toute la lumière sur la gestion du dossier, ainsi qu’un moratoire immédiat sur les futurs déguerpissements, tant que des solutions de relogement dignes ne sont pas garanties.

La destruction de maisons

Au-delà du choc humanitaire, la situation expose le jeune pouvoir d’Oligui Nguema à une double impasse : celle d’une gouvernance qui veut afficher l’autorité de l’État mais se heurte aux exigences de transparence, et celle d’un projet de développement qui, faute d’inclusion sociale, risque de cristalliser la colère plutôt que le consensus. Le boulevard de la transition, censé incarner une nouvelle ère politique, commence ainsi dans la poussière et les gravats. Et l’administration Oligui Nguema découvre qu’en matière de justice sociale, le déguerpissement sans preuves est un pari à haut risque.

@info241.com
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