Législatives et locales 2025 : l’UN de Missambo dans la bataille sans l’ambition de faire recette

L’Union nationale (UN) a dévoilé vendredi à Libreville sa liste de candidats pour les élections législatives et locales prévues les 27 septembre et 11 octobre. Mais au lieu d’afficher l’ambition d’un grand retour, le parti de Paulette Missambo s’avance en ordre réduit : 32 candidats seulement sur les 145 sièges à pourvoir à l’Assemblée nationale, soit à peine 22 %, et 48 listes locales sur les 100 circonscriptions en lice, soit 48 %. Une maigre couverture qui illustre le recul d’une formation autrefois pilier de l’opposition.

Le contraste est frappant : longtemps érigée en fer de lance face à Ali Bongo, l’UN s’est aujourd’hui muée en partenaire de la majorité présidentielle de Brice Clotaire Oligui Nguema. Mais pour quel poids politique ? Cette proximité assumée explique sans doute ce désengagement numérique, mais interroge sur l’utilité politique réelle du parti dans la nouvelle configuration de la Ve République.
Missambo et Koumba en symboles
Malgré ce dispositif minimaliste, les figures de proue de l’UN se retrouvent sur le terrain. Paulette Missambo, présidente statutaire, conduit la liste dans le département de Mulundu (Ogooué-Lolo), tandis que sa présidente par intérim, Jeanne Taty Koumba, se présente dans le 1er arrondissement de Libreville pour les législatives et aux locales. Deux candidatures davantage symboliques que stratégiques.
Les principaux candidats de cette formation politique
À leurs côtés, quelques noms connus complètent l’affiche : Jean Gaspard Ntoutoume Ayi à Akanda, Guy Laurent Obo Bekale à Owendo, et Marcel Libama à Franceville. Tous défendront les couleurs d’un parti qui tente, malgré la modestie de ses ambitions, de préserver une visibilité nationale.
Une rhétorique de renouvellement
Face aux interrogations, l’UN préfère miser sur le discours. « Nous incarnons le mieux l’ambition de renouvellement, un renouvellement qui libère les énergies et intelligences, fédère les Gabonais et restaure la dignité perdue », a affirmé le secrétaire exécutif Minault Maxime Zima Ebayard dans l’Okano. Mais entre rhétorique et réalité électorale, l’écart est flagrant.
L’UN dans une bataille perdue d’avance ?
Car avec seulement un cinquième des sièges nationaux visés et moins de la moitié des circonscriptions locales couvertes, l’UN se place d’emblée hors course pour toute majorité. Ses ambitions semblent davantage limitées à préserver quelques bastions qu’à véritablement peser sur l’avenir politique du pays.
Un parti en quête d’existence
En vérité, la stratégie de Paulette Missambo ressemble moins à une conquête qu’à un baroud d’honneur. Après avoir été un des plus vieux pôles de résistance au pouvoir Bongo, l’UN paraît s’être contentée de troquer son rôle d’opposition pour celui d’allié prudent du régime actuel. Un choix qui pourrait lui coûter cher en termes d’image et de crédibilité.
Le scrutin de septembre et octobre dira si ce pari minimaliste, présenté comme du réalisme, ne se traduira pas plutôt par un effacement pur et simple. Car en entrant dans la bataille sans véritablement y croire, l’Union nationale prend le risque de s’installer dans la posture inconfortable d’un ancien poids lourd devenu figurant.
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