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Désinformation

Lutte contre la désinformation au Gabon : un pic accru lors des périodes électorales

Lutte contre la désinformation au Gabon : un pic accru lors des périodes électorales
Lutte contre la désinformation au Gabon : un pic accru lors des périodes électorales © 2025 D.R./Info241

À l’approche des élections présidentielles, 12 avril prochain, la vigilance est de mise contre la diffusion de désinformation. Après un an et demie de gouvernance en transition, suite au coup d’État de 2023, les citoyens gabonais attendent de la transparence et de l’honnêteté dans le processus électoral.

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Le nouveau Code électoral est adopté par le Parlement gabonais de Transition dans la nuit du 20 janvier. Il établit les nouveaux règlements et les modalités d’organisation des élections. Il accorde entre autres aux militaires le droit de se présenter en tant que candidat à la présidentielle. Ce que certains membres de l’opposition perçoivent comme une manigance de la part du général Brice Oligui Nguema, chef d’État de transition, dans le but de rester au pouvoir. Ils avaient demandé « l’interdiction pour les membres du comité de la transition » de présenter leur candidature aux élections.

Après le coup d’État qui a renversé le président Ali Bongo en août 2023, les autorités promettent aux citoyens gabonais de leur restituer le pouvoir avec des élections démocratiques. Mais cette promesse ne se déroule pas sans confusions. À commencer par la date des élections, qui devaient se tenir d’abord en août, puis une information circule en révélant que ce sera le 22 mars, pour finalement être actée le 12 avril. Sans oublier l’absence d’une loi « anti fakenews » dans le nouveau Code électoral, critiquée par l’expert en suivi médiatique Jacques Ndong dans une rubrique publiée par la plateforme Gabon Mail Infos.

Les élections présidentielles sont l’un des évènements où la propagation de fausses informations est massive. Quelques mois plus tôt, en juillet, Geoffroy Foumboula Libeka, 4e vice-président à l’Assemblée nationale, dénonce une fake news concernant la nouvelle loi électorale. L’information erronée prétend que selon la nouvelle loi, le dépouillement des bulletins de vote se déroulera au siège du ministère de l’Intérieur. En janvier, une rumeur déclare que le général Oligui Nguema ne se présente pas aux élections. Une fake news qui est démentie par plusieurs médias, et par le général lui-même, puisque début mars, il compte parmi les 4 personnes sélectionnées sur les 23 dossiers de candidatures envoyés.

Les fake news, un fléau persistant

Pour la période électorale, le média Gabon2025 met en place Kongossa. Il s’agit d’une plateforme de vérification des faits et de lutte contre la désinformation qui explique ses méthodes de fact-checking. Malgré les affirmations d’assurer une transparence dans le suivi des actualités présidentielles, les déclarations de Gabon2025 sur les élections en date du 22 mars, bien qu’ils ne soient pas les seuls à soutenir cette indication, sont mises en doute, voire contrées par d’autres médias comme Dépêches 241 et Gabon Infos Live. À ce jour, il n’y a pas d’article de Gabon2025 qui indique la date du 12 avril, alors que les candidats sont déjà sélectionnés. Entre un passé électoral jalonné par les fake news et le climat politique un peu tendu suite aux suspicions, la méfiance est accrue.

Pour citer quelques exemples, en 2023, une rumeur déclare mort l’ancien ministre en charge de la Consommation et de la lutte contre la vie chère, René Ndemezo’o Obiang. Il était en déplacement au Maroc. Suite à la pandémie du COVID-19, certains journalistes font du réseau social WhatsApp leur nouveau bureau de rédaction. Mais pour répondre aux demandes, ils doivent être les premiers à publier et relayer une information, et il arrive que cette information ne soit pas vérifiée. Le sélectionneur des Panthères du cyclisme gabonais a subi cette erreur, accusé à tort d’avoir démissionné en emportant une somme de 30 millions de Francs CFA. Selon le média GabonMag, quelques rédactions ont mis en place des moyens de lutte contre les fausses informations, en démentant des faits mais sans expliquer la méthode de fact-checking, ni les moyens de détection.

Avec l’utilisation des réseaux sociaux, la diffusion de la désinformation devient très simple et plus rapide que les moyens de prévention. En 2023, suite aux attaques de fake news à l’approche des élections, le renforcement de la cybersécurité est une préoccupation. Des campagnes de sensibilisation sur l’espionnage (notamment par le biais de phishing) et sur le sabotage numérique (souvent traduit par une panne informatique) sont instaurées. La prévention et les outils de lutte contre les fake news sont cruciaux. Les dangers de la désinformation sont conséquents : incitation à la haine, influence, manipulation, décrédibilisation des personnalités publiques, jusqu’à menacer la sécurité nationale.

Outils de lutte contre la désinformation : L’IA, une solution fiable ?

En 2020, un article du média Gabonreview donne quelques clés pour détecter les fake news : vérifier les sources, la fiabilité du média, le ton, s’il est neutre ou s’il fait appel à une émotion particulière. Il révèle aussi que l’absence de site web et de canaux de communication officiels de certaines institutions est l’une des causes de la profusion de fausses informations sur les réseaux sociaux.

Avec le développement des nouvelles technologies, les outils de vérification des faits doivent s’adapter et être performants. L’Intelligence Artificielle (IA), de plus en plus présente, pourrait-elle être un outil de lutte efficace ? En 2020, elle permet de vérifier l’identité des électeurs ghanéens et de diminuer les risques de fraude, grâce à un système de reconnaissance faciale et des technologies biométriques. En 2021, en Sierra Leone, une plateforme nourrie par l’IA favorise la détection des discours haineux et d’incitation à la violence. En 2024, en Afrique du Sud, les électeurs reçoivent des campagnes de sensibilisation contre les fake news via des chatbots.

Mais l’IA est à double tranchant. Si elle peut aider à la lutte contre la désinformation, elle est aussi massivement utilisée pour diffuser des fake news et des deepfake. Il est très facile aujourd’hui, pour tout le monde, de l’utiliser à ces fins. C’est pour cette raison qu’une scrupuleuse gestion des plateformes alimentées par l’IA et des contrôles réguliers doivent être mis en place.

@info241.com
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