Référendum : Marcel Libama appelle les gabonais au vote massif « Non » pour défendre la démocratie
Alors que le Gabon s’apprête à voter le 16 novembre pour adopter ou rejeter une nouvelle Constitution, le député de la transition Marcel Libama s’est exprimé avec force contre ce projet. Au cours d’une conférence de presse à Libreville le 5 novembre, il a dénoncé un texte qu’il estime dangereux pour la démocratie gabonaise et discriminatoire envers une partie de la population. Convaincu que ce texte favorise une concentration excessive de pouvoir entre les mains du président, Libama a appelé les Gabonais à rejeter ce projet de Constitution, exhortant à « un NON massif national et international ».
Libama, figure de la transition et critique de longue date des abus de pouvoir, estime que le projet actuel renforce les dérives autocratiques et met en péril les droits fondamentaux acquis de haute lutte. « Ce projet consacre un recul démocratique sans précédent taillé pour servir les desseins d’un homme et d’un clan », a-t-il déclaré. Selon lui, la Constitution proposée impose une vision hiérarchisée de la citoyenneté, en excluant les Gabonais mariés à des étrangers de toute candidature à la présidence, une disposition qu’il juge « immorale et discriminatoire ».
Discrimination et division des citoyens
Pour Marcel Libama, cette disposition sur les mariages mixtes est inacceptable, car elle marginalise des citoyens qui, bien que mariés à des étrangers, servent le Gabon avec loyauté. « Une Constitution qui établit la discrimination et la hiérarchisation des citoyens en fonction de l’origine de l’un de leurs parents est immorale dans son esprit, vicieuse et mortifère dans sa lettre », a-t-il affirmé. Selon lui, ce texte non seulement restreint les droits civiques, mais crée une division au sein de la société gabonaise, un pays historiquement cosmopolite.
Une autre vue de cette sortie publique de mardi
Le député critique également la concentration des pouvoirs autour du président, jugeant cette organisation institutionnelle incompatible avec un régime démocratique. « La Constitution fait du président un monarque de fait, réduisant le Parlement à un simple outil aux ordres du chef de l’État », a-t-il déclaré. Libama souligne l’absence de mécanismes de contrôle démocratique, comme le vote de confiance et la motion de censure, qui confinent le Parlement à une « entité inopérante », incapable de jouer son rôle de contre-pouvoir.
Contrôle des forces de sécurité : un danger potentiel
La mainmise sur les forces de sécurité et de défense fait également partie des critiques de Marcel Libama. Il dénonce « la soumission totale de l’armée et de la police au président », craignant que ce contrôle absolu ne transforme les institutions en instruments de répression au service de l’exécutif. « Les forces de sécurité et de défense doivent être au service de l’État, non soumises au chef », a-t-il martelé, s’opposant à ce qu’il qualifie de dérive ultra-sécuritaire.
Principales critiques du député Marcel Libama à propos du projet de Constitution :
Critique | Explication | Propos de Marcel Libama |
---|---|---|
Recours aux discriminations | La Constitution impose des restrictions pour les Gabonais mariés à des étrangers, les excluant de la candidature présidentielle. Cette mesure est jugée discriminatoire et injuste envers les citoyens ayant épousé des non-Gabonais. | « Une Constitution qui établit la discrimination... est mortifère. » |
Concentration excessive des pouvoirs | La nouvelle Constitution confère un pouvoir centralisé et unilatéral au président de la République, affaiblissant le Parlement et supprimant les moyens de contrôle comme le vote de confiance et la motion de censure. | « La Constitution fait du président un monarque de fait. » |
Dérive ultra-sécuritaire | Le président aurait un contrôle absolu sur les forces de sécurité et de défense, transformant potentiellement ces institutions en outils de répression au service de l’exécutif. | « Les forces de sécurité... doivent être au service de l’État. » |
Affaiblissement de la cohésion nationale | Ce projet est vu comme un texte divisif, qui pourrait semer la discorde et des tensions entre les Gabonais, fragilisant ainsi l’unité nationale dans un pays historiquement cosmopolite. | « Ce projet va semer la division, créer des tensions... » |
Préservation des privilèges d’un groupe restreint | La Constitution est perçue comme taillée sur mesure pour un groupe restreint, visant à maintenir des privilèges et un système de domination au détriment de l’intérêt général. | « Le Gabon n’est pas un héritage familial, ni un butin de guerre. » |
Affaiblissement des institutions parlementaires | Le texte réduit le Parlement à un rôle subordonné, dénué de prérogatives, et le prive de toute possibilité d’agir en contre-pouvoir face au président. | « Un Parlement sans vie... un Parlement devenu mécanique et aux ordres. » |
Contradictions au sein du texte | Les articles qui évoquent le rôle des forces de sécurité sont contradictoires, suggérant que le président incarne l’État et contrôle toutes les institutions, renforçant ainsi un modèle de pouvoir absolu. | « On ne peut vouloir tout et son contraire dans une même Constitution. » |
Violations des principes de liberté et d’égalité | Le texte est jugé liberticide, en contradiction avec les droits de l’homme et les idéaux républicains, en imposant des restrictions sur les choix personnels et les relations des citoyens. | « Une Constitution liberticide et aux antipodes des droits de l’homme. » |
Marcel Libama met en garde contre les conséquences sociales et politiques de cette Constitution. Pour lui, le texte proposé est un outil de division et de tension, qui risque d’envenimer les rapports entre les Gabonais et de fragiliser la cohésion nationale. « Ce projet va semer la division, créer des tensions et des sources de conflits entre les enfants du pays », a-t-il averti, ajoutant que le Gabon ne peut se permettre un texte aussi clivant après des décennies d’instabilité politique.
Un texte au service des intérêts d’un groupe restreint
Selon Libama, cette Constitution est avant tout taillée pour maintenir un système de domination et de privilèges. Il voit dans ce projet une tentative de préserver les intérêts d’un groupe restreint, aux dépens de l’intérêt général. « Le Gabon n’est pas un héritage familial, ni un butin de guerre ; pas plus que la Constitution n’est un titre de propriété privée familiale ou clanique ! » a-t-il dénoncé, en invitant les Gabonais à défendre leur souveraineté et leur liberté.
Face à ce qu’il qualifie d’instrument d’oppression, Marcel Libama appelle toutes les forces vives de la nation à s’unir et à voter contre. « J’appelle à l’unité, dans la concorde, pour notre vert-jaune-bleu, à UN NON MASSIF NATIONAL ET INTERNATIONAL contre ce projet de division de la patrie », a-t-il déclaré avec conviction. Pour lui, cette Constitution menace les valeurs républicaines, et le vote du 16 novembre représente une occasion cruciale de défendre la démocratie.
La jeunesse en première ligne contre le projet
Libama s’adresse aussi aux jeunes et aux patriotes, soulignant l’importance de leur rôle dans ce moment décisif. Il leur rappelle que voter NON, c’est se positionner en faveur de l’avenir du Gabon, et protéger les générations futures des dérives autoritaires. « Le référendum n’est pas un simple vote, c’est un acte de résistance contre l’imposture », a-t-il affirmé, invitant la jeunesse à être en première ligne de cette lutte pour l’État de droit.
Au-delà des clivages partisans, Marcel Libama appelle à un sursaut citoyen pour empêcher ce qu’il considère comme une trahison des idéaux démocratiques. « Nous ne devons pas accepter que le Gabon sombre dans le totalitarisme », a-t-il prévenu, ajoutant que l’unité du peuple est la meilleure réponse face aux dérives autoritaires.
Un appel à la responsabilité patriotique
En conclusion, pour Marcel Libama, voter NON est un acte de responsabilité et de patriotisme. Il en appelle à la conscience civique de chaque Gabonais, les exhortant à défendre un Gabon libre et démocratique. « L’histoire nous jugera, ne soyons pas les complices silencieux de notre propre asservissement », a-t-il conclu, conscient que ce vote pourrait marquer un tournant historique pour le pays.
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