Cafouillage des candidatures : Jean Remy Yama réclame la tête du ministre gabonais de l’Intérieur

Le désordre autour de la publication des candidatures pour les élections législatives des 27 septembre et 11 octobre, ainsi que pour les locales du 27 septembre, prend une tournure de crise politique. Le Parti national des travailleurs progressistes (PNTP) a dénoncé vendredi, lors d’une conférence de presse tenue à son siège de Libreville, une gestion « rocambolesque » du processus et a réclamé à demi-mot la démission du ministre de l’Intérieur, Herman Immongault, accusé d’être « défaillant ».

De nombreux couacs
« Sur les 14 candidatures du PNTP déposées aux législatives, seules 5 ont été validées et 9 autres n’apparaissent nulle part. Pour les locales, 4 sont validées et 5 n’ont pas été publiées », a affirmé le président du parti, précisant que sa propre candidature figure parmi celles « absentes » des listes puis réhabilitée par magie. Le dirigeant a souligné l’opacité du processus : « Quand une candidature est rejetée, la loi impose d’en notifier les motifs. Là, il ne s’agit pas d’un rejet mais d’une absence pure et simple, sans explication ».
Le récépissé pourtant complet du dossier du président du PNTP
Le PNTP a particulièrement pointé la province de l’Ogooué-Lolo, où « aucune des quatre candidatures aux législatives n’a été publiée », ainsi que l’ogooué-Maritime, où « les deux candidatures déposées n’apparaissent pas non plus ». Le parti affirme que plusieurs dossiers complets et tamponnés comme tels par les services du ministère n’ont pourtant pas été retenus, y compris après la parution d’une liste additive. Face à cette situation, le président du PNTP s’est indigné : « Sincèrement, dans un pays normal, le ministre de l’Intérieur devait démissionner. Là, ce n’est même plus l’incapacité, c’est la honte ».
La responsabilité du ministre de l’Intérieur engagée
La polémique a été renforcée par un nouvel épisode ce samedi, avec la parution dans L’Union du week-end d’une liste dite « consolidée » des candidatures. Une publication tardive qui confirme le cafouillage : elle intervient après l’expiration du délai légal de 72 heures suivant la première diffusion brouillonne des listes. Plus troublant encore, le ministère de l’Intérieur, qui dispose de son propre site internet, continue de se refuser à publier officiellement ces candidatures, alimentant soupçons et critiques.
Pour le PNTP, ce désordre administratif illustre une impréparation générale. « Trois jours après la première publication, le ministère n’est toujours pas capable de fournir la liste des candidatures rejetées avec les motifs », a déploré son président, estimant que cela « prouve que nous ne sommes pas prêts pour organiser les élections ». Le parti entend introduire des recours mais dit constater un « acharnement » à son encontre, en particulier dans certaines provinces jugées stratégiques.
« Est-ce qu’il y a des deals au détriment des populations ? », a lancé le président du PNTP, appelant l’opinion nationale et internationale à constater ce qu’il considère comme une « honte pour la démocratie ».
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