Point de vue

Même avec Oligui Nguema, le Gabon est toujours une « colonie d’exploitation » de la France !

Même avec Oligui Nguema, le Gabon est toujours une « colonie d’exploitation » de la France !
Même avec Oligui Nguema, le Gabon est toujours une « colonie d’exploitation » de la France ! © 2024 D.R./Info241

C’est l’analyse tranchée de Luc Bengono Nsi, président et membre fondateur du Mouvement de redressement national (MORENA, opposition). Il a exprimé ce jeudi des préoccupations profondes concernant la situation politique actuelle au Gabon. Selon lui, malgré la mise en place du Comité pour la transition et de restauration des institutions (CTRI, militaires), le Gabon reste sous la coupe de la France, maintenu dans une position de « colonie d’exploitation ».

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Bengono Nsi a rappelé que les Gabonais n’ont jamais vraiment eu l’opportunité de choisir librement leurs dirigeants depuis son indépendance octroyée par la France en 1960. Revenant sur l’histoire, il a souligné comment, dès les premières élections, les intérêts français ont façonné l’avenir politique du pays. Face au choix entre Léon Mba, chef de canton, et Jean Hilaire Aubame Eyegue, député à l’Assemblée de l’Union Française, les forestiers français ont manipulé le processus pour s’assurer que Mba, plus malléable à leurs intérêts, prenne le pouvoir.

Le coup de gueule de l’opposant historique

Cette décision visait à permettre la poursuite du pillage des ressources forestières gabonaises. Léon Mba, après avoir été renversé par la jeune armée gabonaise sans effusion de sang, fut réinstallé au pouvoir grâce à une intervention militaire française. Bengono Nsi a également rappelé que pour préparer la succession de Léon Mba, les principaux leaders politiques ont été emprisonnés et Mba lui-même séquestré à Paris, tandis que la France préparait Albert Bernard Bongo à prendre le pouvoir, un homme inconnu des Gabonais à l’époque.

Ce plan s’est concrétisé le 2 décembre 1967, après l’annonce officielle de la mort de Léon Mba le 27 novembre de la même année. La France a ensuite imposé le parti unique le 12 mars 1968 pour stabiliser ce nouveau régime. En 1990, la Conférence nationale a réintroduit le multipartisme, mais les espoirs d’une véritable alternance ont été rapidement anéantis. La Garde présidentielle, rebaptisée Garde républicaine, créée par la France, a systématiquement réprimé les tentatives d’exercice de la souveraineté populaire, garantissant ainsi la continuité du pouvoir des Bongo.

Le coup d’État du 30 août 2023, qui a écarté Sylvia Bongo et son entourage, n’a pas apporté le changement escompté, selon Bengono Nsi. Il estime que le CTRI n’a fait que préserver le système en place, toujours dominé par l’hégémonie française. « Le coup du 30 août 2023 a visé seulement à écarter Sylvia Bongo et ses équipes tout en préservant le système avec l’hégémonie de la France qui s’oppose à la libération du Gabon, maintenue en colonie d’exploitation, » a-t-il déclaré dans son post coup de gueule sur Facebook.

Pour Bengono Nsi, cette situation démontre que le Gabon reste prisonnier d’un système néocolonial qui continue de perpétuer la misère et la pauvreté parmi la population. Il appelle à une prise de conscience collective et à des actions concrètes pour libérer le pays de cette emprise. « Rappeler ces faits n’est que symbole de notre amour pour le Gabon ! » conclut-il, exhortant les Gabonais à ne pas perdre de vue leur lutte pour une véritable souveraineté nationale.

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