PDG : À peine désigné, Blaise Louembé fait face à 4 dissidents qui lancent un directoire parallèle
Le Parti démocratique gabonais (PDG, renversé le 30 août 2023) traverse une nouvelle crise interne. À peine désigné jeudi soir à la tête de la formation politique, Blaise Louembe se retrouve déjà confronté à une fronde menée par quatre hauts cadres du parti, qui ont annoncé ce vendredi la création d’un « Directoire provisoire de redressement ». Ils en appelle même à l’arbitrage d’Ali Bongo qui s’est pourtant retiré de la vie politique depuis sa chute du pouvoir.
Cette initiative emmené par Ali Akbar Onanga Y’Obegue, ancien membre du bureau politique et à la tête de ces dissidents, survient dans un contexte de tensions exacerbées au sein du PDG, exacerbées par la convocation, mercredi 30 janvier, d’un congrès extraordinaire. Les dissidents, qui font partie des cadres les plus influents du parti, ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une « prise de pouvoir illégale » et un « manque de respect » des statuts révisés lors du congrès de 2022.
Un extrait de leur conférence de presse
Dans une déclaration officielle ce vendredi, ils ont expliqué que depuis le 7 mars 2024, une partie des responsables du PDG se serait écartée des règles internes, introduisant des pratiques non conformes aux textes de base du parti. « S’octroyant des prérogatives qui ne leur reviennent pas, ces usurpateurs ont non seulement destitué de manière arbitraire le Président du Parti, mais ont également introduit des postes inexistants », ont-ils précisé, dénonçant une instabilité mettant en péril l’avenir du PDG.
À l’origine de cette fracture interne, le manque de réponses aux appels à revenir à la légalité statutaire. « Nous avons, dans un premier temps, usé des voies internes en rappelant aux responsables du directoire provisoire leur obligation de respecter les statuts révisés lors du congrès de décembre 2022 », soulignent les dissidents. Leur frustration grandissante a conduit à la constitution d’un directoire provisoire de redressement, dont la mission est : rétablir l’ordre et la légalité au sein du parti sur la base des textes révisés.
Le geste des dissidents est d’autant plus frappant que l’annonce de ce nouveau directoire intervient peu après l’organisation d’un congrès qui a tenté de faire valider des décisions sur la base des statuts anciens de 2008, un choix que les dissidents jugent obsolète. « Ce congrès, convoqué sur la base des anciens statuts de 2008, est une tentative de manipulation pour légitimer une instance qui ne repose sur aucun fondement statutaire valable », estiment-ils. Pour eux, cette manœuvre visait à maintenir un statu quo favorable à certains leaders au détriment de l’évolution légale et institutionnelle du PDG.
Le leader du groupe dissident, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, a été nommé secrétaire général du Directoire provisoire de redressement. Il est accompagné d’Arthur Benga Ndjeme, Noé Mesmin Kondodo et Sylvestre Zue Ndoutoumou, respectivement responsables des structures de base et des affaires juridiques, de la communication, et de la coordination administrative. Cette équipe a pour ambition de restaurer l’ordre dans le respect des textes fondamentaux adoptés lors du dernier congrès de 2022.
Ce rebondissement survient alors que Blaise Louembe, fraîchement désigné à la tête du PDG, doit faire face à une fronde d’une envergure qui fragilise davantage sa position. Alors qu’il cherche à imposer son autorité sur un parti en pleine recomposition, il devra naviguer dans un climat de méfiance et de divisions internes. Les dissidents, dans leur déclaration, ont d’ailleurs appelé à l’intervention du président du PDG Ali bongo pourtant destitué pour rétablir la légalité. « Vous êtes le seul dépositaire légitime de l’autorité statutaire du PDG. Seul vous avez la légalité et la légitimité pour mettre un terme à cette crise et rétablir l’ordre », ont-ils insisté.
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