Port-Gentil paralysée : les taximen en grève contre le racket policier et les blouses imposées

Depuis ce mercredi 6 août, la Fédération gabonaise des syndicats des transporteurs et assimilés (FEGASTA) observe une grève générale illimitée à Port-Gentil. À l’origine du mouvement : le racket policier jugé insoutenable par les chauffeurs de taxi, combiné à l’imposition controversée des blouses par la municipalité de la capitale économique du pays.

Une grève aux allures de cri d’alarme
Réunis au siège de la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga), les taximen affiliés à la FEGASTA ont décidé de suspendre toute activité jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications. « Nous avons proposé à la municipalité de nous laisser le temps de trouver un couturier, mais elle n’a pas tenu compte de nos propositions. Les transporteurs ont décidé de ne plus porter ces blouses », a déclaré Cédric Nkoghet, responsable provincial de la FEGASTA.
Le leader syndical repondant aux questions de la presse
Malgré l’alerte adressée au gouverneur de l’Ogooué-Maritime, aucune réponse concrète n’a été apportée à leurs préoccupations. Résultat : plusieurs quartiers de Port-Gentil sont désormais privés de taxis, paralysant partiellement les activités de la ville. Le syndicat espère attirer l’attention des autorités nationales sur cette situation.
Une fronde contre l’arrêté municipal jugé obsolète
Dans leur communiqué, les grévistes dénoncent un arrêté municipal « caduc » sur lequel la mairie s’appuie pour imposer le port des blouses. « Nous allons saisir le Tribunal administratif, car les textes invoqués sont dépassés. La Constitution a évolué », a ajouté Cédric Nkoghet.
Des taxis stationnés
Port-Gentil compte environ 2 000 taxis, dont 1 300 affiliés à la FEGASTA. Ces derniers pointent également du doigt un système opaque de prélèvement illégal : « Plusieurs d’entre nous ont payé les blouses sous menace, sans jamais être livrés. La mairie a même réquisitionné certains dossiers », a révélé le responsable syndical.
Des pratiques policières décriées
Par la voix de leur président Albert Bernard Bongo Essono, les chauffeurs dénoncent également le racket systématique opéré par les forces de l’ordre lors des contrôles routiers. « Les policiers ne s’intéressent plus aux documents du véhicule. Ils réclament simplement 1 000 francs CFA par passage. C’est devenu un impôt quotidien illégal », accuse-t-il.
La FEGASTA demande donc :
La fin du racket des forces de l’ordre ;
L’établissement d’un barème officiel des amendes ;
La réduction du coût de la patente ;
Une révision des procédures d’expertise et de visite technique.
Le syndicat prévoit aussi de lancer une vaste campagne de sensibilisation auprès des transporteurs, pour les informer de leurs droits et les aider à mieux faire face aux abus qu’ils subissent sur le terrain.
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