Dénonciation

Loi sur les partis : Maganga Moussavou refuse les règles imposées aux formations déjà en place

Loi sur les partis : Maganga Moussavou refuse les règles imposées aux formations déjà en place
Loi sur les partis : Maganga Moussavou refuse les règles imposées aux formations déjà en place © 2025 D.R./Info241

La loi n°016/2025 promulguée le 27 juin dernier par le président Brice Clotaire Oligui Nguema continue de susciter de vives réactions dans la classe politique gabonaise. Dernier à monter au créneau : Pierre-Claver Maganga Moussavou, président du Parti social-démocrate (PSD) et ancien vice-président de la République, qui dénonce avec virulence les dispositions transitoires jugées « injustes » et « arbitraires » imposées aux partis déjà légalement constitués.

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Dans un entretien accordé ce jeudi à L’Union, l’opposant, par ailleurs membre du comité ayant travaillé sur l’avant-projet de loi, s’insurge contre la mise à niveau imposée aux partis politiques existants, qu’il considère comme une manœuvre visant à «  remettre tous les compteurs à zéro  ». Pour lui, exiger que ces partis présentent 10 000 adhérents avec NIP répartis sur les neuf provinces dans un délai de 12 mois + 2 mois, revient à nier leur histoire et leur ancrage. «  On demande aujourd’hui aux partis politiques existants ce qu’on aurait dû exiger uniquement de ceux qui se créent  », fustige-t-il.

Un nettoyage politique déguisé ?

À ses yeux, cette logique est «  antidémocratique  » et pourrait conduire à la marginalisation de formations politiques ayant traversé les époques. «  Les Gabonais ont déjà adhéré à ces partis. Il n’est pas raisonnable de leur imposer de recommencer, uniquement pour satisfaire à une logique administrative. Ce n’est pas ainsi qu’on construit un État de droit  ». L’homme politique, connu pour son franc-parler, affirme ne pas reconnaître dans la version promulguée le texte initial sur lequel il avait travaillé au sein du comité.

Le leader et ses pairs lors des travaux du comité d’avant-projet du texte remanié par le parlement

«  Ce n’est pas ce que nous avons retenu. Cette disposition a été rajoutée sans concertation réelle  », a-t-il interjeté. S’il reconnaît que la nouvelle loi comporte des avancées, notamment en matière de transparence financière, il estime que le volet transitoire impose un filtre brutal, qui pourrait exclure artificiellement de nombreux partis de l’espace démocratique. «  La démocratie, ce n’est pas l’épuration. Ce sont les électeurs qui doivent trancher, pas des fichiers ou des seuils administratifs   ».

Un appel à la relecture de la loi

Appelant à une relecture urgente de ces dispositions, Maganga Moussavou alerte également sur le risque de «  monopartisme déguisé   ». Il suggère que la transition actuelle donne plus de place au dialogue politique : «  Il faut associer les partis à la gouvernance démocratique, pas les menacer d’extinction réglementaire.  »

L’ancien vice-président conclut en assurant que son parti, le PSD, continuera à exister et à défendre le pluralisme, même s’il se dit prêt à former des alliances. «  Je suis un homme libre. Oui, je me présenterai. Et je ne serai pas seul.  » Le ton est donné. Pour Maganga Moussavou, il ne s’agit plus simplement d’une loi, mais d’un combat pour la survie du pluralisme politique au Gabon.

@info241.com
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