Gabon : Il cache 1,2 million de chanvre dans un sac de gari pour financer son futur empire immobilier !
C’est une histoire qui prête à sourire si elle n’était pas délictuelle. Dans la province du Woleu-Ntem (nord du Gabon), un dealer présumé a tenté de faire passer près d’Oyem sa marchandise illicite pour un inoffensif sac de nourriture. Son objectif ? Non pas bringuer dans les bars, mais devenir un magnat de la construction. Une ambition de « bâtisseur » stoppée net par les limiers de l’Office central antidrogue (Ocad). Il croupit depuis mardi 23 décembre à la prison de la capitale septentrionale pour importation et trafic de stupéfiants.
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On connaissait le gari fait à base de farine de manioc pour accompagner les plats ou comme coupe faim, mais Gerry Ngoua Avolo, alias « Romaric », lui a trouvé une toute autre utilité : celle de coffre-fort pour stupéfiants. Ce Gabonais d’une vingtaine d’années a été interpellé au poste de contrôle d’Eworomekok près d’Oyem alors qu’il tentait de rallier Mitzic, transportant avec lui un gros sac de gari d’apparence banale.
La recette spéciale du chef "Romaric"
Le problème, c’est que la recette de Gerry était un peu trop épicée pour les agents de l’Ocad. Lors de la fouille du véhicule, les officiers ont plongé les mains dans la farine pour y découvrir un véritable trésor de guerre : 3 kg de chanvre indien soigneusement dissimulés, ainsi qu’une pharmacie illégale composée de 9 plaquettes de 300 comprimés aphrodisiaques, 380 comprimés de Doloking et 300 de Tramaquine.
Une vue du butin saisit par la police
Selon les estimations, cette cargaison, destinée à être écoulée auprès des forestiers et des orpailleurs de la région, devait lui rapporter la coquette somme d’environ 1,2 million de francs CFA, rapportent ce lundi nos confrères de l’Union.
Du deal à la truelle : un business plan "béton"
Ce qui rend ce fait divers insolite, c’est la motivation de l’intéressé. Loin du cliché du dealer qui dépense tout en virées nocturnes, Gerry avait l’âme d’un investisseur. Il a confié s’être lancé dans ce trafic spécifiquement « pour se lancer dans la construction ».
Preuve que son "business model" (Achat à Meyo-Kye / Vente dans l’Okano) était lucratif : il avait déjà achevé la construction d’un studio à Lalara, qui lui servait par ailleurs de planque pour faire fructifier son affaire. Il comptait manifestement multiplier les allers-retours pour financer la suite de son projet immobilier.
Changement de logement
Malheureusement pour l’entrepreneur en herbe et c’est le cas de le dire, son chantier est désormais à l’arrêt pour une durée indéterminée. Déféré devant le parquet mardi dernier, Gerry Ngoua Avolo a été placé sous mandat de dépôt. Il ne dormira pas dans sa nouvelle maison, mais à la maison d’arrêt du Peloton à Oyem, où le gari lui sera probablement servi... sans garniture spéciale.
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