Fonction publique : Oligui Nguema vire l’équipe de cabinet laissée par Ibinga et suspend 7 hauts cadres
Déjà au cœur d’une fronde des cabinets depuis le 14 novembre, date de l’éviction de 18 ministres à la suite des élections législatives, la crise autour du gouvernement intérimaire et des équipes laissées par les ministres sortants a atteint son point de rupture cette semaine. Le premier département à en faire les frais est le ministère gabonais de la Fonction publique, jusque-là conduit par Marcel Ibinga, épouse Itsitsa, désormais démissionnaire et remplacé depuis le mois dernier par François Ondo Obiang.
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Le Conseil des ministres de ce jeudi 18 décembre a tranché : fin de fonctions pour tous les membres du cabinet. Dans le même temps, sept hauts cadres administratifs dont les 2 secrétaires généraux ont été suspendus avec effet immédiat. Une décision lourde, présentée comme une réponse à des dysfonctionnements devenus incompatibles avec la continuité du service public.
Rétention de dossiers et bras de fer avec l’intérim
Selon les griefs rapportés notamment lors du conseil des ministres du 4 décembre, la sanction intervient après plusieurs rappels à l’ordre visant certains cabinets accusés de rétention de dossiers et de refus de transmission aux ministres intérimaires désignés. Au ministère de la Fonction publique, l’intérim était assuré par François Ondo Obiang, visiblement confronté à une résistance interne au moment d’installer sa méthode et de reprendre la main sur les circuits administratifs.
Une vue de la visite de lundi du président dans le ministère
Dans ce climat, l’équipe conduite par Georges Moussavou, directeur de cabinet de l’ex-ministre Ibinga Itsitsa, est apparue au centre des tensions. Désormais députée du 1er arrondissement de Mouila (Ngounié) depuis le second tour des législatives disputée le 11 octobre, Marcel Ibinga, épouse Itsitsa a été élue avec 70,41 % des suffrages face à Bienvenu Mabika (PDG). Le cabinet resté aux mains de Georges Moussavou, et de son entourage auraient nourri l’espoir d’un retour au gouvernement de leur patronne, au point, selon les accusations, de freiner la bonne marche du ministère malgré le rappel présidentiel.
La visite inopinée d’Oligui Nguema comme déclencheur
En effet, tout se serait accéléré après la visite inopinée du président Brice Clotaire Oligui Nguema ce lundi 15 décembre, à l’occasion de la traditionnelle levée des couleurs du drapeau national instaurée depuis la transition. Cette descente sur le terrain aurait permis au chef de l’État de constater, de visu, l’ampleur des blocages, ouvrant la voie à une réponse politique et disciplinaire immédiate déclenchée 72h plus tard en conseil des ministres.
Des agents du ministère de la Fonction publique
Au-delà du cabinet, la riposte a aussi visé l’ossature administrative du département. Sept hauts cadres ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre, dont le secrétaire général, le colonel Jonas Sambi, et son adjoint, Élie Christian Aghoma-Molombo. Sont également concernés : Edith Kombila, directrice générale de la Fonction publique ; Jean Mabicka, directeur central des Archives et de la Documentation ; Jacques Ada, directeur de la Gestion des personnels et du Contentieux ; Zeinabou Mbourouba, épouse Alara, directrice du Recrutement ; et Teclaire Mekui Owono, directrice centrale de la Communication.
Un cabinet pléthorique, désormais remercié
Ces décisions disciplinaires, actées en Conseil des ministres, illustrent la gravité de la situation telle qu’appréciée au sommet de l’État par le président gabonais lui-même en plus des absences d’agents publics et un ministère qui tournait un régime dégradé, à encore certaines sources consultées par Info241. Elles traduisent aussi la volonté d’imposer, sans délai, l’autorité des intérimaires et la circulation régulière des dossiers dans une période intérimaire marquée par les recompositions institutionnelles et politiques post-électorales.
Pour mémoire, le cabinet du ministère — dont la dernière mise à jour remontait au Conseil des ministres du 30 mai 2025 — était notamment structuré autour de Georges Moussavou (directeur de cabinet), David Boundoukou (conseiller juridique), Urphia Tiye Ininghouet Ngouanga (conseillère en communication) et Olivia Oyumane Assoumou (conseillère diplomatique), appuyés par des conseillers techniques, chargés d’études et chargés de missions. Parmi le personnel d’appui figuraient Velda Jemina Menie M’Ondo, épouse Ebe Mbeng (secrétaire particulière du ministre), Nancy Ngoundjangoye (secrétaire particulière du directeur de cabinet), Emery Franck Koumba (chef du protocole) et Émile Mougama Massamba (chauffeur particulier du ministre).
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