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Port-Gentil : les commerçantes de Siby crient à l’abandon et dénoncent racket et injustices

Port-Gentil : les commerçantes de Siby crient à l’abandon et dénoncent racket et injustices
Port-Gentil : les commerçantes de Siby crient à l’abandon et dénoncent racket et injustices © 2024 D.R./Info241

Manque d’eau, d’électricité, taxes journalières élevées et racket : les commerçantes de Port-Gentil crient à la marginalisation. Le 18 novembre, elles ont interpellé les autorités de la transition pour prendre en compte leurs revendications et reconnaître pleinement le rôle de la femme gabonaise.

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Les commerçantes du marché de Siby, situé dans le 1er arrondissement de Port-Gentil, expriment leur colère. Réunies au sein d’un collectif, elles dénoncent l’abandon dans lequel elles se trouvent. Le manque d’eau potable et l’absence de compteur électrique sont parmi les principales plaintes. Rencontrées par le correspondant d’Info241 ce lundi 18 novembre, elles accusent la collectivité locale d’inaction face à leur situation.

Ni eau ni électricité

« Ici, au marché de Siby, nous n’avons ni robinet d’eau ni électricité. Quand il pleut, nous sommes tous trempés, et avec la chaleur, c’est encore pire. Il n’y a rien de bien ici », déplore Agnès Dikambi, une des commerçantes. L’eau, source de vie, est une denrée rare dans plusieurs quartiers de la capitale économique, et les marchés municipaux de Port-Gentil ne sont pas épargnés. Cette pénurie affecte directement l’hygiène des fruits et légumes. « Les femmes qui vendent les légumes doivent utiliser de l’eau de puits, ce qui n’est pas bon pour la santé publique  », ajoute-t-elle.

Une vue du conclave de ces commerçantes

Face à l’inaction des autorités locales, leur espoir se tourne désormais vers le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). « Que le CTRI nous aide en réparant la toiture, en installant des pompes à eau et en mettant un compteur électrique pour le marché. Actuellement, le seul compteur appartient à un Libanais, et nous devons payer chaque mois pour l’utiliser, ce qui pèse lourdement sur nos économies », regrette Agnès Dikambi.

Rackets, menaces...

Bien que l’Hôtel de Ville de Port-Gentil envoie régulièrement ses agents pour collecter les taxes, les commerçantes dénoncent des abus, du racket et des menaces. Elles interpellent le délégué spécial en charge de la gestion de la commune de Port-Gentil et estiment qu’une intervention du gouvernement est indispensable pour résoudre cette crise. « Nous avons des enfants au chômage, et chaque jour on nous prélève 1 500 FCFA. Nous ne vivons vraiment pas en paix au Gabon », dénonce Françoise Barbara Mabounda.

Les étals de ce marché de la capitale économique gabonaise

Les commerçantes pointent aussi la concurrence déloyale des opérateurs étrangers, dont elles se disent victimes, et appellent les autorités à réguler cette situation. Ce contexte révèle aussi les difficultés du secteur informel, où de nombreux travailleurs des entreprises gérées par des Libanais endurent des heures de travail longues, des salaires bas et des conditions précaires. Les autorités gabonaises sont appelées à prendre des mesures urgentes pour encadrer ce secteur et garantir le respect des droits des travailleurs.

@info241.com
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