Dans une déclaration datée d’hier et parvenue à notre rédaction ce samedi, Jean Ping qui conteste toujours la victoire d’Ali Bongo à la présidentielle du 27 août, annonce la création d’un Conseil gabonais de la résistance. Ce conseil aura la lourde tache d’unifier les actions contre le régime d’Ali Bongo.
Jean Ping continue de protester contre le « coup d’État militaro-électoral » fomenté par le régime d’Ali Bongo. Après avoir réussi jeudi, un premier tour de force contre les nouvelles autorités gabonaises en appelant à une journée de recueillement pour les civils gabonais assassinés lors des violences post-électorales, l’opposant passe désormais à l’offensive avec l’annonce de 8 mesures concrètes pour isoler et résister au pouvoir d’Ali Bongo.
Le président « élu » annonce une série de 8 mesures pour combattre pacifiquement le pouvoir « illégitime » d’Ali Bongo. Parmi celles-ci figurent en bonne place le Conseil gabonais de la résistance, chargé de coordonner et d’unifier les actions « des patriotes et des amis du Gabon opposés au régime illégitime d’Ali Bongo, et favorable à l’alternance démocratique au Gabon ».
En outre plusieurs personnalités dont Ali Bongo, tenues pour responsables de ce coup de force électoral, figurent en bonne place dans le tableau de chasse de l’opposant et de la résistance qu’il appelle de ses vœux. Personnalités contre lesquelles, Jean Ping appelle la communauté internationale à des sanctions ciblées.
Voici l’intégralité de la déclaration du 7 octobre de Jean Ping :
Dans une adresse récente à la nation, j’ai porté à la connaissance de la communauté nationale et internationale que je ne reconnaîtrai pas le pouvoir et l’autorité de monsieur Ali BONGO ONDIMBA, désigné Président de la république par la Cour constitutionnelle suite à un coup d’État militaro-électoral.
Par conséquent, j’invite l’ensemble des partis, personnalités politiques et amis du Gabon à poursuivre les efforts engagés en vue du respect de la souveraineté du peuple gabonais et partant, le rétablissement de la légalité républicaine.
Face à ce coup d’État militaro-électoral intervenu suite à l’élection présidentielle du 27 août 2016, il apparaît donc nécessaire d’organiser la résistance au régime d’Ali BONGO ONDIMBA, à travers toute l’étendue du territoire et partout dans le monde.
Celle-ci s’amorcera, à mon initiative, par l’organisation d’un dialogue national ouvert à tous : partis politiques, société civile et diaspora. Les mouvements associatifs, les organisations patronales et internationales amies du Gabon et préoccupés par la grave crise politique que notre pays traverse seront invités à apporter leurs précieuses contributions en faveur de la construction d’un cadre institutionnel fort et crédible, garant d’une véritable démocratie.
Nonobstant les initiatives et les actions qui seront entreprises sur le territoire national, et hors du Gabon, je recommande vivement de discipliner et coordonner l’action de tous les patriotes démocrates et partisans du changement. Ainsi, sur le territoire de l’union européenne et des États unis d’Amérique notamment, les actions suivantes seront entreprises :1°-Unifier, structurer, conférer un statut légal et officialiser la création d’un Conseil Gabonais de la Résistance rassemblant, dans le cadre d’une structure unique, l’ensemble des patriotes et des amis du Gabon opposés au régime illégitime d’Ali BONGO ONDIMBA, et favorable à l’alternance démocratique au Gabon ;
2°-Appeler la communauté internationale à ne pas reconnaître le pouvoir et le régime illégitimes d’Ali BONGO ONDIMBA issu d’un coup d’État militaro-électoral ;
3°- Mutualiser les contacts, sensibiliser et mobiliser les soutiens de notre cause :
▪ dans les instances parlementaires (Assemblée nationale, Sénat) ;
▪ dans les exécutifs locaux (Conseils municipaux, Conseils généraux) ;
▪ dans la communauté des affaires : MEDEF, CIAN (Conseil français des Investisseurs en Afrique Noir), patronat allemand, américain, etc.4°- Mutualiser les contacts, sensibiliser et mobiliser les soutiens de notre cause :
▪ au sein de la Commission de l’Union européenne
▪ au sein du parlement européen
▪ au sein de l’exécutif et du Congrès américain
▪ au sein du parlement allemand et les autres5°- Mutualiser les contacts, sensibiliser et mobiliser les soutiens de notre cause :
▪ au sein de la commission des droits de l’homme de l’O.N.U
▪ au sein de la Cour Pénale Internationale (C.P.I)6°- Saisir Amnesty international et tous les mouvements des droits de l’homme sur les évènements post-électoraux ; intimidations, arrestations arbitraires, exactions, assassinats, entraves aux libertés individuelles et collectives et plus généralement en ce qui concerne les droits humains au Gabon ;
7°- Contacter et mobiliser les associations des droits de l’homme dans les pays scandinaves, en raison du rôle certain que ces pays jouent, en la matière, dans les instances diplomatiques et les organisations internationales ;
8°-Entretenir inlassablement, à l’exemple de la Syrie, une exposition médiatique de notre pays par le biais de nombreux relais déjà identifiés (journalistes africains, européens et américains notamment).
Enfin, tout en envisageant les mesures d’isolement de ce régime dictatorial, illégitime et totalement discrédité au sein de la communauté internationale, j’estime urgent et prioritaire de promouvoir toute action visant à faire prendre des sanctions ciblées à l’encontre des auteurs et complices de ce coup d’État militaro-électoral. Sans être exhaustifs, sont visées par les mesures précitées, les personnalités dont les noms suivent :
▪ Ali BONGO ONDIMBA
▪ Marie Madeleine MBORANTSOUO
▪ René ELLA ABOGHE
▪ Alain Claude BILIE BI NZE
▪ Pacôme MOUBELET MOUBEYA
▪ Lambert Noel MATHA
▪ Mathias OTOUNGA OSSIBADJO
▪ Frédérique BONGO ONDIMBA
▪ Hervé Patrick OPIANGA
▪ Général d’armée Jean EKOUALibreville, le 07 octobre 2016
Le Président de la république élu
Jean PING
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