Bruno Ben Moubamba exhorte Ping, Oye Mba et Nzouba Ndama à s’unifier pour contrer Ali Bongo

La lucidité politique semble-t-elle gagner peu à peu les leaders de l’opposition gabonaise ? Après la validation sans consensus de la candidature d’Ali Bongo, Bruno Ben Moubamba qui convoite le fauteuil présidentiel pour la seconde fois, propose un canevas d’unité politique. L’opposition s’animerait-elle véritablement à faire barrage au candidat. Selon le docteur en philosophie, les autres candidats opposés au président sortant dont lui-même se mettront derrière celui qui sera désigné parmi les trois influents candidats entre Jean Ping, Oyé Mba et Guy Nzouba Ndama.

Tout en invitant le peuple gabonais à « un rassemblement permanent au stade de la nation, jusqu’au départ du despote Ali Bongo Ondimba ». Les joutes verbales et les appels à la dénonciation de la énième violation de la loi fondamentale gabonaise par le président gabonais battent leur plein. Le tour est revenu à Bruno Ben Moubamba, candidat indépendant à l’élection présidentielle d’appeler à l’unité des poids lourds de l’opposition gabonaise.

Ce, juste un jour après la validation par la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) de la candidature d’Ali Bongo à la présidentielle du 27 août prochain, qualifiée « d’imposture et de forfaiture perpétuées avec le consentement affirmé des représentants du régime PDG-BONgo » par l’ensemble des membres de l’opposition gabonaise, la fronde populaire ne fait que monter.

Bien que la candidature contestée d’Ali Bongo ait été officiellement validée par la CENAP, plusieurs appels à l’indignation continuent à se multiplier. Depuis le dépôt officiel de sa candidature samedi dernier, auprès de la Commission nationale électorale autonome et permanente (CENAP), des voix citoyennes s’élevèrent pour décrier l’éligibilité d’Ali Bongo que beaucoup contestent la filiation à Omar Bongo et à Josephine Nkama Dabany. Mais surtout pour dénoncer « le faux en écritures publiques », « faux usages de faux » et donc le parjure que le président gabonais aurait fait à la nation gabonaise tout entière.

Face à cet état des choses, Bruno Ben Moubamba a déclaré ce qui suit : « c’est triste mais il y a vraiment un état d’esprit à changer dans l’opposition ! Il faudrait que Ping, Oye ou Nzouba désignent l’un d’entre eux, par exemple ... Et nous le suivrons, c’est ce que je ne cesse de leur répéter, d’une part ; et d’autre part, je suis surpris par l’agressivité de certains acteurs que je ne veux pas citer contre ceux qui n’y sont pour rien dans le naufrage du pays. »

Et c’est ici poursuit l’ancien journaliste d’Africa n°1 et de Radio soleil, candidat indépendant à la présidentielle 2016 « que je veux rappeler aux leaders syndicaux que nous avons près de 25 acteurs en prison : je suis donc surpris que certains rejettent l’appui des acteurs politiques en ces temps décisifs. Il faut coaliser la Nation et arrêter les petites luttes d’ego qui n’arrangent que le pouvoir despotique de Mr Ali Bongo. Nous devons nous unir et refuser la stratégie du "mauvais cœur. »

L’appel au rassemblement populaire !

« La Nation Gabonaise doit se défendre » a martelé maintes fois M. Moubamba. En indiquant que « Monsieur Ali Bongo a présenté un dossier frauduleux devant la CENAP. Aujourd’hui, le pouvoir despotique se livre à des arrestations et demain il tuera des civils si rien ne se passe. Tous les citoyens, acteurs de la société civile, religieux, politiques, tous bords confondus doivent se lever d’une seule voix et ne plus servir leurs propres intérêts. Il n’y a plus de clivages, de groupes, d’ethnies, nous sommes des gabonais, nous sommes des frères et des sœurs ! »

Cet appel a expliqué le président légal déchu de l’Union du peuple gabonais (UPG, tendance légaliste) « s’adresse à tous sans distinction y compris aux PDGistes qui veulent libérer leur pays. J’appelle donc les gabonaises et les gabonais à se rassembler dès à présent, 16 juillet 2016, au Stade de la nation à Libreville 24 heures sur 24 jusqu’au départ d’Ali Bongo Ondimba qui doit partir car il est l’incarnation d’un système qui n’a que trop duré et fait souffrir le peuple gabonais. Nous lançons aujourd’hui la résistance non violente tout en sachant qu’il faudra sans doute affronter la violence qui viendra toujours du pouvoir. Nous n’avons pas peur ! N’ayons pas peur !  »

Bruno Ben Moubamba le pacifiste disciple de Saint-Augustin a conclu son propos en suscitant un regain patriotique et un courage républicain du peuple gabonais : « Venez tous, apportez des vivres, de quoi dormir, de l’eau, des dons, appelez vos familles, vos amis, nous ne sommes pas le PDG, nous n’avons pas pillé le pays, c’est le peuple qui doit se lever pour libérer la nation gabonaise ! La Nation gabonaise doit se défendre avant qu’il ne soit trop tard ! Je prie pour que cet appel soit entendu de toutes les couches de la Nation.  »