Un média gabonais suspendu pour avoir évoqué la « bave » d’Ali Bongo lors d’une tournée
La Haute autorité de la communication (HAC), le gendarme des médias dont le président est nommé par Ali Bongo, a vivement réagit jeudi soir contre un média en ligne, LBVNews.com, ayant évoqué un cliché controversé de la tournée présidentielle à Mouila (Ngounié). « Une atteinte à la dignité d’Ali Bongo », a conclu en chœur les gendarmes de la HAC qui ont dit s’être autosaisis contre l’article de notre confrère publié mercredi. Avant de prononcer une « interdiction de publication » à durée indéterminée contre le média.
La HAC continue de sévir contre les médias qui s’offrent des libertés avec la santé d’Ali Bongo. C’est le cas ce 3 novembre de notre confrère LBVNews.com qui vient d’essuyer la colère du gendarme des médias au Gabon. En cause, un article intitulé "Tournée présidentielle : Ali Bongo surpris tout plein de bave à son arrivée à Mouila" revenant sur un cliché pris à l’aéroport de Mouila l’on aperçoit des coulées de bave sortant de la bouche du président gabonais. Un effet d’optique ont clamé des proches du palais présidentiel.
Cela n’a pas empêché l’article d’être qualifié de lèse majesté pour la HAC qui s’est réuni jeudi à son siège en session "extraordinaire". Une réunion d’urgence sur un article qui a visiblement irrité au plus haut sommet de l’Etat. Pour l’institution qui s’est saisie d’office sans aucune plainte de la personne potentiellement laissée, l’article incriminé porte une « atteinte grave à la dignité, à l’honneur et à la considération d’autrui, notamment du président de la République, chef de l’Etat », a affirmé à la télévision publique le porte-parole de la HAC Jean François Mouwaka Ngonga.
Un écart que ne reconnait pas le journal en ligne, contacté hier par Info241. Notre confrère qui dit ne pas reconnaitre les raisons de cette censure, a évoqué une décision "émotive" sans fondement. "L’article ne fait qu’une description de cette photo qui a troublé plus d’uns. Nous nous sommes juste questionné sur ce que l’on y voyait", nous a confié Roger Mbeng, son responsable. Non sans revenir sur cette sanction à durée imprécise. "Une sanction se doit d’être délimitée dans le temps, or même là, la HAC très émotive s’est fourvoyée", a-t-il rajouté.
Une sanction qui ne semble pas avoir ébranlé le média en ligne qui a décidé de pas se plier à l’injonction de la HAC de plus paraître. "Ne reconnaissant pas cette sanction mais son caractère arbitraire, nous n’avons aucunement l’intention de nous y plier. Notre liberté d’expression garantie par la Constitution n’est pas une option", a prévenu Roger Mbeng. De quoi garantir une ambiance électrique pour ce jeune confrère qui entre comme GabonReview avant lui, en résistance contre la décision "injustifiée" de la HAC.
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