Alors que le président gabonais Ali Bongo séjourne depuis hier dans le Haut-Ogooué pour communier avec sa famille et les militants de son bastion électoral national, son cousin aîné Léon Paul Ngoulakia vient lui, de claquer la porte du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1968).
Léon Paul Ngoulakia qui a signifié son départ « pour raisons personnelles » au secrétariat exécutif du parti le 16 octobre par courrier manuscrit, est outre ses liens familiaux avec l’actuel président du PDG, directeur général de la Caistab (Caisse de stabilisation et de péréquation du Gabon) et ancien patron des renseignements. Il fut en 2009 lors de la présidentielle, le coordonnateur du cabinet de campagne d’Ali Bongo.
La lettre de démission parvenue au siège du PDG
Si les raisons de cette rupture de ban entre les deux hommes n’a pour l’heure pas été rendues publiques, il est désormais clair que l’électorat naturel du PDG dans la province d’origine d’Ali Bongo est en friction. Toute chose qui n’arrangerait pas les calculs politiques du président sortant à quelques mois de la présidentielle à haut risque pour le pouvoir.
Selon certains observateurs, cette démission devrait ouvrir la voie aux départs en cascade de nombreux autres cadres de la province agacés par la politique menée par l’actuel occupant du palais du Bord de mer. Selon certaines sources, Léon Paul Ngoulakia reprocherait à son cadet son aphonie à prendre en considération les recommandations des militants de sa base politique.
Ces deux dernières années, plusieurs barons du parti au pouvoir ont quitté le navire pour s’affranchir du leadership d’Ali Bongo au sein du parti créé en 1968 par son père, mort au pouvoir en juin 2009. Ces anciens barrons emplissent désormais les rangs d’une opposition déjà bien disposée à mettre fin à l’hégémonie de ce parti qui règne sur le Gabon voilà 48 ans sans discontinuité.
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