Sous pression des religieux, le Gabon annonce « la phase 2 d’allègement » de son confinement
Les lignes semblent bouger du côté du gouvernement gabonais 24h seulement après que par le biais de l’archevêque métropolitain de Libreville en personne, monseigneur Jean Patrick Iba-Ba, l’Eglise catholique du Gabon ait confirmé la réouverture de ses chapelles le 25 octobre prochain. Une conférence du gouvernement abordera la question cette fin de semaine.
Il ne saurait en être autrement. Après leur sortie le 4 octobre dernier à Oyem, le patron des Catholiques du Gabon est revenu à la charge hier. Dans une note d’information qui détaille le programme des célébrations liées au rite de « l’ouverture des portes », l’archevêque de Libreville a, semble t-il, fait mouche à l’endroit visé. Et comme elle était attendue par l’opinion, la réaction du gouvernement qui, contrairement à ses propres déclarations sur la tendance baissière de l’épidémie du coronavirus au Gabon, continue de garder inexplicablement certaines mesures restrictives en vigueur depuis le mois de mars, va sortir de son silence.
L’annonce de la conférence gouvernementale de vendredi
La conférence de presse qu’il annonce pour ce vendredi prochain, au regard de son intitulé, va lever certaines plusieurs restrictions dont la réouverture des lieux de culte, dans le strict respect des mesures barrières. Ne pas la lever cette mesure qui perdure depuis le 14 mars, pourrait malheureusement entraîner ledit gouvernement à un affrontement entre forces de l’ordre et chrétiens du Gabon. Et seul Dieu sait quels dérapages pourrait occasionner une telle perspective.
En toute logique donc, il apparaît en filigrane qu’au lieu de se croire vaincu ou humilié, le pouvoir doit simplement entendre raison. Avec un taux de 0,2% et un bilan supposé de 54 morts de cette maladie, il est de bon aloi que Lambert Noel Matha, ministre de l’Intérieur et Guy Patrick Obiang Ndong, le ministre de la Santé, agissent en fonction de ces chiffres.
Vouloir imposer plus longtemps des mesures que personne ne respecte d’ailleurs pas, en prétextant que la pandémie est de retour en France, ne doit pas leur faire occulter que même cette France a du mal aujourd’hui à revenir au confinement total et préfère riposter au cas par cas selon les régions. Simplement parce qu’elle tient en compte la colère de sa population qui n’en peut plus d’une part, et de l’autre, consciente qu’elle ne peut utiliser indéfiniment son armée pour cette mission qui n’est pas inscrite au titre de ses missions régaliennes.
Ne pas en tenir compte et revenir pour « bander les muscles » pourrait provoquer des remous dans la société, tels que le gouvernement sera tenu pour seul responsable d’une telle irresponsabilité.
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