Fraude au concours de la police gabonaise : les autorités vont finalement repêcher des candidats
Rien ne va entre les milliers de candidats ayant pris part le 9 septembre au concours d’entrée à la police gabonaise et les organisateurs dudit concours. Alors que la contestation des résultats s’est notamment poursuivie hier dans la capitale avec des échauffourées, les autorités ont annoncé le repêchage de près de 468 candidats. Non sans accuser les recalés d’avoir fourni de faux documents à l’origine de leur élimination. Ce qu’ils contestent vivement.
Les forces de police nationale traversent une crise de confiance sans précédent. Depuis l’annonce ce vendredi des résultats du concours d’incorporation aux Forces de police nationale (FPN), les appels à la mobilisation se multiplient. Selon les détracteurs du concours, plusieurs doublons tout comme de fortes suspicions de fraudes demeurent, notamment des candidats admis sans avoir passé les épreuves écrites ou déclarés inaptes aux épreuves sportives.
Des tensions dans la capitale
Des tensions qui ont conduit plusieurs recalés à manifester dans la rue leur colère, réprimée notamment ce lundi à Libreville. Des contestations réprimées par des tirs de gaz lacrymogènes de la police. Face au tollé suscité par ces résultats, le commandement en chef des FPN a réagi dans la soirée d’hier par un communiqué détaillant la procédure de sélection des candidats admis. Selon celui-ci, sur les 6 206 postulants sur l’ensemble du territoire, seuls 1 642 étaient jugés recevables.
De plus, face à l’engouement, le concours initialement prévu pour recruter 1 100 candidats policiers a été porté à 3 000. Ce qui a permis d’annoncer le 16 février, 2 532 candidats admis, soit 1 328 dans la catégorie sous-officier et 1 204 dans celle des officiers. Parmi les raisons du rejet de certains des 6 206 candidats finaux, le communiqué évoque des faux actes de naissance et diplômes, des usurpations de nationalité gabonaise, des antécédents judiciaires et des « comportements incompatibles avec l’exercice de la fonction policière ».
Menace de représailles
Des arguments qui seraient des arguties pour justifier la fraude orchestrée par les organisateurs de ce concours national, rétorquent en colère les intéressés. « Si les autorités, qui sont censées les déclarer vrais, les jugent aujourd’hui faux, alors comment se fait-il que nous ayons reçu nos diplômes et nos passeports avec eux ? », s’est interrogé un candidat recalé en colère. Une colère que tentent de contenir les autorités policières qui ont brandi contre elle le bâton des représailles judiciaires.
Le communiqué des FPN
« Au regard de tout ce qui précède, les appels à la mobilisation et à la contestation des résultats sur les réseaux sociaux, donc hors du cadre légal, pourraient constituer un trouble à l’ordre public et les auteurs poursuivis conformément aux lois en vigueur », conclut le communiqué du général de division Serge Hervé Ngoma, commandant en chef des forces de police nationale. Un concours et des résultats qui font tache d’huile dans le renouveau des pratiques voulues par la transition.
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