Scission à l’UN : la cour constitutionnelle file la patate chaude au ministère de l’Intérieur
La guerre de leadership entre les deux factions ennemies de l’Union nationale (UN, opposition) s’est ouverte devant la cour constitutionnelle le 1er août dernier. Alors que le camp Missambo réclamait de la cour qu’elle démette de leurs fonctions des 21 conseillers municipaux et départementaux ayant rallié le camp Gaudjout, les 9 juges ont préféré botter en touche en passant la patate chaude à l’arbitrage du ministère de l’Intérieur. Une décision de la cour qui sonne comme une demi-victoire pour Paul-Marie Gondjout qui a depuis créé son Union nationale initiale (UNI).
La présidente officielle de l’Union nationale, Paulette Missambo, ne s’attendait certainement pas une tel revers dans sa bataille contre son ancien challenger à la présidence du parti. Alors qu’elle avait saisi la Cour constitutionnelle pour démettre de leurs fonctions les élus de l’UN ayant rejoint l’UNI, la cour a renvoyé le 24 août les deux parties au ministère de l’Intérieur, seul habilité à trancher les différends des partis en cas de scission en l’absence de textes clairs dans les statuts de l’UN.
Dans sa décision, la cour s’appuie sur l’article 39 de la loi n°24/96 du 6 juin 1996 modifiée par la loi n°16/2011 du 24 février 2012, susvisée qui dispose : « La scission est le fait d’une division entre membres ou courants politiques au sein d’un parti. Les partis politiques doivent, dans leurs textes organiques, fixer les modalités de règlement des cas de scission. En cas de difficulté, le Ministre chargé de l’Intérieur prend par arrêté des mesures conservatoires jusqu’au règlement définitif du conflit ». C’est donc en raison de cette lacune que la requête a été rejetée.
Car selon les 9 juges, "il appert des pièces produites au dossier, que ni les Statuts, ni le Règlement Intérieur du parti politique Union Nationale n’ont prévu de règlement relatif au cas de scission ; qu’il demeure ainsi constant, à l’examen des dispositions de l’article 39 ci-dessus rappelées, que seul le Ministre chargé de l’Intérieur est compétent, en cas de difficulté, pour statuer sur les scissions advenues au sein des partis politiques comme c’est le cas en l’espèce".
Les regards sont ainsi tournés vers les services du ministre Lambert Matha qui devra sceller la guerre de leadership que se livrent les deux camps ennemis. Paulette Missambo via la requête introduite par Minault Maxime Zima Eebeyard, secrétaire exécutif du l’UN, voulait faire payer le prix de la "traitrise" des 21 conseillers départementaux et municipaux devenus UNI. Ce, pour ne laisser aucune miette à son rival Paul-Marie Gondjout. A la guerre comme à la guerre !
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