Reprise du scrutin : 6 présidents de commissions électorales évincés après de graves irrégularités

Alors que plusieurs voix s’élèvent pour l’annulation de l’ensemble des scrutins de samedi, le ministère gabonais de l’Intérieur a tranché. Par l’arrêté n°043/MISD signé ce lundi 29 septembre, Hermann Immongault a procédé au remplacement numérique de six présidents de commissions électorales locales, dans le sillage des irrégularités graves relevées lors des scrutins législatif et local du 27 septembre. Une décision qui ouvre la voie à la reprise partielle des opérations de vote, annoncée dès dimanche soir.

Dans la province de l’Estuaire, quatre commissions sont concernées. À Libreville, Romaine Makouaza, épouse Vendakambano, prend la tête de la commission du 4ᵉ arrondissement, tandis que Hervie Pongui est propulsée au 5ᵉ arrondissement. À Owendo, c’est Loretta Pierre Ngoma qui hérite du 2ᵉ arrondissement. Enfin, Rosalie Clara Beto B’Essono est désignée pour diriger la commission du 1ᵉʳ arrondissement de Ntoum.
Les nouveaux présidents nommés par l’arrêté n°043/MISD :
Commission | Président évincé | Nouveau président |
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4ᵉ arrondissement de Libreville | Aude Leatitia Bauguidzogo | Romaine Makouaza épouse Vendakambano |
5ᵉ arrondissement de Libreville | Elie Nazaire Békalé | Hervie Pongui |
2ᵉ arrondissement d’Owendo | Gaspard Obiang | Loretta Pierre Ngoma |
1ᵉʳ arrondissement de Ntoum | Navaress Mondjo | Rosalie Clara Beto B’Essono |
Département de Lékoni-Lékori (Akiéni) | Oswald Ossoungou Oloungou | Joris Nza Mambundu |
Département de la Douigny (Moabi) | Paterne Sougou | Guichard Ndong Mebale |
Dans le Haut-Ogooué, la sanction tombe sur la commission départementale électorale de Lékoni-Lékori, à Akiéni. Le nouveau président, Joris Nza Mambundu, aura la lourde charge de restaurer la confiance après un premier tour marqué par de vives contestations locales. La Nyanga n’est pas épargnée : à Moabi, dans le département de la Douigny, Guichard Ndong Mebale prend la place laissée vacante, dans un climat déjà tendu où l’opposition avait dénoncé des manœuvres de fraude.
Pour le ministre de l’Intérieur, ces remplacements constituent une étape nécessaire pour « assainir » le processus et garantir la transparence des scrutins partiels. Mais pour certains observateurs, ils traduisent aussi l’ampleur des dysfonctionnements qui ont émaillé les élections du 27 septembre. La Cour constitutionnelle doit désormais fixer la date de reprise des votes dans les circonscriptions concernées. Entre nécessité de correction et risque de fragilisation de la crédibilité électorale, ce nouveau rebondissement met une fois de plus en lumière la délicate consolidation démocratique en cours au Gabon.
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