CGE : PG41 et Lippades seuls grands gagnants de l’immixtion du ministre de l’Intérieur
C’est la confusion qui règne depuis samedi dans l’opposition gabonaise. Et pour cause, le ministre de l’Intérieur a annoncé dans la soirée la liste qui fâche plusieurs regroupements : celle des représentants de l’opposition dans les deux comités préalables au renouvellement du bureau du Centre gabonais des élections (CGE). Une cacophonie qui profite à la PG41 (Plateforme des partis et groupements politiques de l’opposition) et à la Lippades (Ligue panafricaine et patriotique de défense de la souveraineté) qui ont obtenu 6 des 9 places réservées à l’opposition. Applaudissant ainsi des deux mains l’immixtion du ministre Lambert Noel Matha déjà objet d’une saisine de la Cour constitutionnelle déposée par la Plateforme Alternance 2023.
Rien ne va plus entre la Plateforme Alternance 2023 de Paulette Missambo et la PG41 de Louis Gaston Mayila et la Lippades de Thierry D’Argendieu. Les tensions sont telles que la PG41 a notamment quitté les rangs de cette plateforme qui avait le mérite de rassembler toutes les forces vives de l’opposition. Et la récente immixtion du ministre de l’Intérieur dans la désignation des membres de l’opposition le 5 février n’est venue que conforter le désormais les trublions de ces deux regroupements.
PG41 et Lippades aux anges
Sur les 9 personnalités de l’opposition choisies finalement par le ministère de l’Intérieur, 6 d’entre eux n’ont pas boudé leur plaisir de se voir quelque peu adoubés par le membre du gouvernement dans cette bataille de chiffonnier. Il s’agit pour la commission ad hoc de Théophile Makita Niembo qui a finalement été le seul de son camp à avoir pris part à la cérémonie d’installation qui a eu lieu le lendemain, dimanche. Cérémonie présidée par le même ministre de l’Intérieur décrié.
De même, les futurs électeurs du président du CGE pour le compte de l’opposition n’ont eux aussi aucunement boudé leur plaisir. Il s’agit de Jean de Dieu Moukagni Iwangou, Marguerite Okome Obame, Jacques Roungou, Henri Mbira Nzé et Martin Boundzanga. 5 membres de l’opposition, membres de ces deux groupements, dont l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur d’Ali Bongo, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, redevenu opposant après son éviction du gouvernement.
Une querelle qui profite à...
De quoi garantir des jours sombres pour l’opposition gabonaise qui se déchire désormais ouvertement sur la place publique, montrant le manque d’homogénéité de ses acteurs hétéroclites dont certains sont des anciens collaborateurs du régime d’Ali Bongo. Pendant ce temps, les groupements que sont la Lippades et le PG41 semblent bien heureux de l’imbroglio dans lequel se trouve ce camp politique à l’orée de la prochaine présidentielle. Les batailles d’ego ayant pris le pas sur leur ambition d’être une alternative crédible et unie face à Ali Bongo.
A moins bien entendu que leur objectif ne soit pas celui-là. Ce d’autant que le leader de la 3e voix, Gérard Ella Nguema, avait accusé ouvertement certains acteurs de l’opposition membres de la Lippades d’être les chevaux de Troie du ministre de l’Intérieur et du pouvoir de Libreville. Cette immixtion montre bien l’ampleur manœuvres en sourdine qui ont court et qui font aujourd’hui le seul bonheur de ces deux regroupements uns au détriment de l’intérêt d’union et de consensus censés primer en cette période pré-électorale.
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