Quand Moubamba financièrement « instable » appelait à l’aide le camp Alihanga

Bruno Ben Moubamba, le versatile opposant gabonais qui avait surpris son monde en rejoignant le camp présidentiel avec à la clé le juteux poste de Vice-premier ministre au sortir de l’élection très contestée d’Ali Bongo, est une nouvelle fois sous le feu des projecteurs. Dans une lettre datée du 2 novembre 2018, le président de l’ACR qui depuis plusieurs semaines n’a cessé de critiquer ouvertement le "gang Alihanga", avait avant de tourner casaque sollicité le soutien financier de ce dernier.

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"C’est en ma qualité d’ancien Vice Premier Ministre de la République gabonaise, que je viens par la présente missive solliciter une audience afin d’exprimer un certains nombres de préoccupations" avait écrit l’ancien numéro deux du gouvernement gabonais dans sa demande d’aide à son désormais ennemi juré d’aujourdhui.

Et l’opposant de crier famine : "En effet au terme des élections générales [locales et législatives d’octobre 2018, ndlr], au vu des efforts financiers que j’ai réalisé, je suis aujourd’hui dans une situation financière instable ». Ben Moubamba sachant ALi Bongo déjà malade et hors du Gabon, précise à Brice Laccruche Alihanga Fargeon : « Considérant les fonctions qui sont les vôtres (….) Je pense que vous êtes la seule personne indiquée pour donner une suite favorable à ma sollicitation  ».

La demande d’aide de Moubamba au directeur de cabibet d’Ali Bongo

Une incongruité de plus signée Moubamba qui ne surprendra pas les observateurs avertis tant, l’homme s’est déjà bien trop illustré par sa capacité à retourner sa veste au gré de ses intérêts depuis son irruption dans la vie politique nationale. Vie politique où la corruption politique semble avoir raison des considérations politiques d’acteurs peu scrupuleux, ne résistant que très peu à la beauté de l’idéologie de l’argent.

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Cette nouvelle affaire contribuera inéluctablement à alimenter la défiance des populations à l’endroit de politiques qui ne se définissent qu’à la bonté du régime qu’ils disent pourtant combattre. Une preuve sil en était besoin que la République des mallettes tant décriée sous Omar Bongo, demeure une triste réalité dans un pays où la majorité des citoyens vit depuis des décennies en dessous du seuil de pauvreté en dépit des énormes revenus générés par le pétrole.