Présidentielle 2023 : Ali Bongo voulait se faire élire par le Parlement qu’il contrôle à plus de 90%
Ali Bongo est-il vraiment un démocrate ? A-t-il peur de se soumettre à la volonté issue des urnes ? Ces questions méritent leur pesant d’or au regard des propositions émanant de son camp politique à la concertation politique qu’il a convoquée. La délégation de majorité conduite par le Premier ministre Alain Claude Bilie-By-Nzé a proposé à l’opposition, qui l’a heureusement refusé, de changer le mode de désignation du président. La présidentielle de 2023 aurait ainsi été limitée aux seuls membres de l’Assemblée nationale. Une chambre parlementaire qu’il contrôle déjà à plus de 98%. Une manœuvre qui aurait privé les Gabonais de leur précieux droit de vote.
La présidentielle gabonaise attendue pour cette fin d’année aurait pu ne pas se jouer au suffrage universel direct. C’est la proposition saugrenue qu’a mise sur la table la majorité conduite par Alain Claude Bilie-By-Nzé aux travaux d’une concertation qui s’est déroulée à huis clos. Ce sera sans compter les propos du chef de la délégation de l’opposition, Séraphin Akuré Davain, dans son discours de clôture des travaux du 23 février qu’il a lui-même dévoilé dimanche sur sa page Facebook.
L’intégralité du discours du chef de la délégation de ce 23 février
Ce qui s’apparentait jusque-là à une folle rumeur ayant fuité tout au long de cette concertation, a ainsi été confirmée par Séraphin Akuré Davain. « Au cours de ces travaux des décisions ont été prises. Et pour nous la plus importante est le maintien du président de la République au suffrage universel direct. Ecartant l’éventualité d’une désignation du président de la République par une parlement acquis à plus de 90% au pouvoir en place », a-t-il lâché devant Ali Bongo.
En clair, Ali Bongo et la majorité aurait ainsi fait des pieds et des mains pour retirer à la population le droit d’élire le président de la République au profit des députés à 98% issus de leurs rangs. Ce qui l’aurait garanti une réélection haut la main, sans la moindre bavure ou contestation en raison de la composition quasi-monocolore de cet hémicycle où une grande partie de l’opposition avait refusé d’y prendre part au sortir justement de la présidentielle controversée de 2016.
Une bien curieuse proposition du mode de désignation du président de la République qui heureusement n’a pas prospéré. Ce qui aurait privé les Gabonais de cette présidentielle où ils entendent désigner par eux-mêmes le futur président du Gabon et décider de la destinée de leur pays. Une proposition de la majorité qui interroge sur une certaine hantise du camp d’Ali Bongo à se plier à la volonté du suffrage direct du peuple dont il se vante pourtant d’être les dignes représentants.
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