En congrès ordinaire ce week-end à Libreville, le « renouvellement » des cadres du Parti démocratique gabonais (PDG - au pouvoir depuis 1968) était très attendu. Son président Ali Bongo, qui a hérité de cette puissante formation politique gabonaise après le décès de son père, a déclaré vendredi que ce parti présidentiel, qui du reste n’a jamais perdu la moindre élection dans le pays en 49 ans d’existence, était une « institution ». Une « institution » qui pour « prétendre refléter les aspirations » des populations gabonaises devait se renouveler de la base au sommet.
Le parti d’Ali Bongo tenait le 11e congrès ordinaire de son histoire vendredi. Durant 3 jours, les membres du parti au pouvoir depuis 1968 ont tenté d’amorcer le renouvellement des cadres de ce parti créé par Omar Bongo après son accession au pouvoir. Un chantier titanesque pour ce parti dont plusieurs voix même au sein de la majorité ont appelés à son démantèlement.
Pour Ali Bongo, « Le parti démocratique gabonais est une institution. Et les institutions sont ce que les gens en font. Autrement dit, nous devons nous renouveler, y compris dans nos effectifs. Ouvrir les bras à la société civile, aux jeunes, aux femmes. C’est une question de représentativité. Le parti démocratique gabonais doit être à l’image de la société gabonaise. En phase et non en décalage. A cet égard, la sociologie de nos militants, de nos responsables, cela compte. Mais c’est aussi une question d’efficacité. Car comment prétendre refléter les aspirations de nos populations si la base de notre parti, comme son sommet, ne sont pas à l’image de cette population », a-t-il lancé en ouverture vendredi.
Ali Bongo a également appelé à une reforme au sein du parti politique dont il a la charge, axée sur démocratie et une décentralisation. « Il faut revoir nos modes fonctionnement de prise de décision. En clair, plus de démocratie est nécessaire à tous les niveaux. Plus de décentralisation aussi. C’est une réforme interne, certes, qui concerne la vie du parti. Mais c’est un passage obligé, la condition sine qua none qui doit nous permettre de mieux nous tourner vers la société, dont il nous faut épouser les préoccupations légitimes. Non pas dans une quelconque visée électoraliste, mais parce que le Parti démocratique gabonais doit demeurer l’un des piliers de la démocratie gabonaise. Et la démocratie, au Gabon comme ailleurs c’est le peuple. Ne lui tournons pas le dos. Ouvrons-lui les bras », a-t-il lancé.
Outre la démocratisation interne du parti, le « distingué camarade président » a dit que le PDG doit cesser d’être une formation politique exclusivement électoraliste, pour devenir producteur d’idées nouvelles pouvant permettre un Gabon reformé et répondre aux préoccupations des gabonais notamment, l’ éducation, l’emploi, le logement, le pouvoir d’achat, l’énergie, les transports, la santé mais aussi la valeur transversale qu’est l’ « égalité des chances ». Sur tous ces sujets Ali Bongo Ondimba a exprimé sa volonté de voir le PDG innovant.
« Le Parti démocratique gabonais doit être la boîte à outils des décideurs politiques. Son rôle n’est pas de présenter les candidats aux élections. C’est aussi de produire des idées nouvelles, de proposer les méthodes efficaces qui permettent à notre pays de mener à bien le processus de réforme dans lequel il est engagé. C’est cela un parti moderne. Des idées, des idées et encore des idées (…) Je veux que le PDG soit à la pointe de l’innovation, propose les solutions les plus pertinentes, les plus novatrices, s’inspire également de ce qui fonctionne ailleurs pour le répliquer ici. Ailleurs, cela ne signifie pas forcément au-delà de nos frontières. Il y a dans nos différentes provinces des initiatives remarquables. Le Parti démocratique gabonais doit les identifier, porter sur elle la lumière et proposer de les généraliser si leur utilité est démontrée », a-t-il déclaré.
Pour terminer, le responsable du PDG a appelé à l’arrêt de l’immobilisme pour faire place à l’action. « Le parti démocratique gabonais doit être le parti de l’action, le parti de la réalisation, le parti du résultat. Il doit être une force de proposition et aiguiller le gouvernement dans ses missions au service du Gabon, des gabonaises et des gabonais. Le parti démocratique gabonais doit être utile. Et l’utilité doit s’apprécier non pas au niveau du parti, de l’appareil politique mais à l’aune de l’intérêt général », a-t-il conclu.
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