Port-Gentil suffoque sous les ordures : le SOS du délégué spécial au président de la transition

Port-Gentil, capitale économique du Gabon et chef-lieu de la province de l’Ogooué-Maritime, fait face à une situation d’insalubrité alarmante. Le délégué spécial de la ville le général de corps d’armée Pierre Rizogo Rousselot n’a pas manqué de porter cette problématique à l’attention du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, lors de sa tournée républicaine le 18 mars dernier.

Depuis plusieurs mois, la ville est confrontée à un véritable fléau sanitaire. Des quartiers comme La Balise, Sibi, Massuku, Châteaux, Salsa ou encore Matanda sont envahis par des montagnes d’ordures ménagères. Les rues et carrefours sont jonchés de détritus malgré les journées citoyennes organisées avec l’implication de la jeunesse locale et des autorités municipales.
Le délégué spécial au cours de cette visite
« Les problèmes de la ville de sable sont loin de vous être inconnus. Il s’agit principalement de l’assainissement et de l’insalubrité », a souligné Pierre Rizogo Rousselot devant Brice Clotaire Oligui Nguema. Trois mois auparavant, une opération baptisée "Mandji ville propre" avait mobilisé des jeunes et des activistes épaulés par des leaders politiques et des autorités locales.
Munis de pelles, machettes et tractopelles, ils tentaient de redonner un visage plus sain à la cité pétrolière. Mais les efforts déployés peinent à produire un changement durable, laissant la ville dans un état de saleté jugé « honteux et méprisant » par certains riverains.
Une autre vue de la ville
Face à cette urgence, le président de la transition a annoncé, lors d’une rencontre citoyenne tenue à la foire municipale Pierre Louis Agondjo Okawé, le lancement du projet "Ville propre". Cette initiative prévoit le recrutement de 100 jeunes dans chacun des quatre arrondissements de la capitale économique pour une mission de trois mois. Une enveloppe de près de 200 millions de francs CFA, débloquée par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), servira à financer l’opération.
« Vous allez me nettoyer la ville, et ce sera 150 000 FCFA par jeune. Cela représente 180 millions de FCFA que je vais injecter ici pour vous payer chaque fin du mois », a précisé Brice Clotaire Oligui Nguema. Ce programme devrait apporter un bol d’air à la mairie et au général Rizogo Rousselot, dont les moyens restent limités face à la crise sanitaire. Selon plusieurs sources, la situation serait également aggravée par des impayés de plusieurs millions de francs CFA dus à la société chargée du ramassage des ordures.
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