Opération Scorpion : Laccruche Alihanga et Ali Bongo appelés à comparaître ce vendredi à Libreville
Le chef de file des BLA-Boys, Brice Laccruche appelé à la barre ce vendredi à Libreville fait citer à comparaître le dictateur déchu Ali Bongo Ondimba. Deux autres personnalités du régime Bongo-PDG, nouveaux affidés du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), Yann Koubdje, ancien Directeur Général de la Comptabilité Publique et du Trésor et Fabrice Andjoua Bongo Ondimba, ancien Directeur Général du Budget et des Comptes publics seront aussi entendus par le Tribunal de grande instance de Libreville.
Le procès de l’opération anti-corruption « Scorpion » qui s’ouvre ce matin au Palais de Justice de Libreville pourrait être le lieu des révélations les plus inattendues. Brice Laccruche Alihanga semble résolument décidé à faire éclater la vérité, pour faire tomber les masques et délier le vrai du faux dans les crimes financiers qui lui sont reprochés, lui et plusieurs de ses anciens proches collaborateurs.
Les deux hommes
L’ancien Directeur de Cabinet n’a pas fait dans la dentelle. Ce dernier aurait tout simplement, par le biais de ses avocats, fait citer à comparaître pour l’audience de ce jour, l’ancien Président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba. Sans omettre, son demi-frère Fabrice Andjoua Bongo Ondimba, ancien Directeur Général du Budget et des Finances Publiques et Yann Koubdje, ancien Directeur Général de la Comptabilité Publique et du Trésor, désormais conseiller du Président de la Transition, le Gen Brice Clotaire Oligui Nguema.
En appelant à la barre ces personnalités, il est évident que l’ancien Président de l’AJEV ne veut pas louvoyer. La manifestation de la vérité, là, tout de suite, devant tout le monde semble être l’objet principal de la comparution de ces personnalités centrales de l’ancien régime qui de par leurs positions ne sauraient être étrangères ou exemptées dans un processus de détournement de fonds.
C’est en substance l’avis des conseils de Brice Laccruche Alihanga, qui voient en cette possible comparution d’Ali Bongo Ondimba, confronté au premier cité, l’occasion idéale de faire la lumière sur toutes les accusations qui pèsent sur leur client. « Il sait mieux que quiconque ce qu’il se passait à la Présidence, y compris lorsqu’il était absent du pays pour ses soins. Il saurait, par exemple, dire qui exactement s’amusait avec l’argent du contribuable gabonais et donc battre en brèche les accusations portées contre BLA », a indiqué un avocat proche de BLA.
Il paraît évident que sans l’aval, l’accord ou la complicité d’Ali Bongo Ondimba, Yann Koubdje ou encore Fabrice Andjoua Bongo Ondimba, les fonds supposément détournés n’auraient pas été décaissés. Mieux, en leurs qualités d’autorités financières des « pouvoirs publics » qui font d’eux des ordonnateurs de crédit, si détournement il y a eu, leur responsabilité pourrait être engagée.
Reste à savoir si Ali Bongo Ondimba aura le cran de se rendre au tribunal et de prendre le risque de se compromettre lui-même y compris les membres de sa famille accusés aujourd’hui de distraction des fonds publics. « Mais je doute qu’il le fasse si cela implique de dénoncer certains membres de sa famille, dont certains sont déjà inquiétés. N’empêche, il sait qui a fait quoi, et son absence serait un demi-aveu », ajoute le conseil.
L’ancien Directeur de Cabinet d’Ali Bongo Ondimba, parangon du mouvement de l’AJEV est accusé de détournement de fonds publics, complicité de détournement de fonds publics, concussion, blanchiment de capitaux.
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