Les 9 juges constitutionnels gabonais ont promis être « neutres, dignes et loyaux » !
Et c’est reparti pour 9 ans ! Les 9 juges constitutionnels dont 6 ont été nommés par le seul Ali Bongo, ont prêté hier serment au siège de la Cour constitutionnelle. Une cérémonie là encore présidée par un Ali Bongo de retour de vacances d’un mois à Londres. Si la nouvelle Cour constitutionnelle n’a pas changé de tête, restée aux mains de la belle-mère d’Ali Bongo, Marie Madeleine Mborantsuo, elle enregistre tout de même l’arrivée de trois nouveaux membres soit un renouvellement au 1/3.
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Les « nouveaux » juges de la Constitutionnelle gabonaise ont pris mardi matin à Libreville, leurs fonctions devant Ali Bongo. Durant cette cérémonie procédurale pour leur entrée en fonction, l’ensemble des 9 juges ont juré « de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge dans le respect de ses obligations de neutralité et de réserve, et de me conduire en digne et loyal magistrat ». Un serment conforme à la loi n° 14/2000 du 11 octobre 2000.
Hervé Moutsinga, le doyen en age de cette Cour
Un serment à respecter
Ainsi, les promus par décret présidentiel du 7 août, Marie-Madeleine Mborantsuo (ancienne), Hervé Moutsinga (ancien), Afriquita Dolorès Agondjo ep. Banyena (ancienne), Louise Angue (ancienne), Sosthène Momboua (nouveau), Christian Bignoumba Fernandes (ancien), Jacques Lebama (ancien), Edouard Ogandaga (nouveau) et Lucie Akalane (nouvelle) se sont tour à tour relayés devant la tribune pour promettre d’être « neutres » et des « dignes » et « loyaux » magistrats au service de notre loi fondamentale.
La nouvelle juge Lucie Akalane, lors de son serment
Un serment qui n’aurait jamais été respecté à en croire les nombreux détracteurs de la Cour constitutionnelle, restée aux mains de l’ancienne maîtresse d’Omar Bongo, Marie Madeleine Mborantsuo. Cette indéboulonnable présidente totalisera au terme de cet énième mandat pas moins de 37 ans sans discontinuité à la tête de cette institution.
Une cour à controverses
Une longévité qui n’est pas sans poser des problèmes de neutralité surtout lors des contentieux électoraux présidentiels où les arbitrages ont été sans cesse rendus en faveur du régime au pouvoir. Pouvoir exécutif qui a encore accentué son pouvoir de nomination des membres de cette Cour qualifié à tord ou à raison de Tour de Pise. En effet, grâce à la dernière modification constitutionnelle issue du Dialogue politique d’Angondjé, le président de la république nomme non plus trois des membres dont le président de la Cour mais si membres au total. Ce, grâce à son statut cumulé de président du Conseil supérieur de la Magistrature.
Ali Bongo posant avec les 9 juges à l’issue de cette cérémonie
Espérons simplement que cette nouvelle Cour dont les membres jouiront d’un unique mandat de 9 ans non renouvelable - si aucune autre modification n’intervient jusque-là - , sera celle où le serment prêté sur la Constitution emportera enfin l’adhésion des populations sur ses arbitrages controversés. La Cour continuant à avoir dans l’opinion, une très mauvaise presse.
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