Inquiétude

Le kidnapping symbole de l’insécurité grandissante au Sahel ?

Le kidnapping symbole de l’insécurité grandissante au Sahel ?
Le kidnapping symbole de l’insécurité grandissante au Sahel ? © 2025 D.R./Info241

Le dimanche de 12 janvier, le ministère des affaires étrangères autrichien a confirmé le kidnapping d’une Autrichienne au nord du Niger. Un événement rappelant que les conditions sécuritaires des pays de l’AES sont constamment menacées.

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Eva Gretzmacher est connue dans la région d’Agadez pour être la fondatrice de l’association « Amanay ». Elle est à l’origine de projets dans les domaines de l’éducation, de l’autonomisation des femmes, de la culture et de l’art. C’est pourquoi, dès 2021, la femme de 73 ans reçoit des menaces d’enlèvement, susceptibles de provenir de groupes djihadistes. Ces groupes armés recourent régulièrement au kidnapping pour intimider la population et asseoir leur influence sur les territoires qu’ils convoitent. Dans d’autres cas, le kidnapping joue un rôle clé dans la préparation à l’action des groupes djihadistes au Sahel.

D’abord, ces enlèvements constituent un moyen de collecter du renseignement pour ces groupes armés, qui n’hésitent pas à utiliser la violence pour récolter le maximum d’information.

D’autre part, grâce aux rançons, le kidnapping figure parmi les principales sources de revenus pour les groupes djihadistes. Selon le rapport GAFI, les groupes islamistes comme AQMI et MUJAO entretenaient une véritable « industrie de kidnapping lucrative » au Sahel. 60 millions $ de rançon aurait été versés aux différents groupes terroristes entre 2006 et 2012. Depuis le milieu des années 2010, le nombre de kidnappés étrangers a baissé, car ces derniers ont progressivement quitté les zones contrôlées par les djihadistes. Parallèlement, ce déclin a entraîné une augmentation de kidnapping chez les populations locales, développant l’insécurité au sein des pays de l’AES.

En attente de réponses face à la menace djihadiste

Depuis la fin des années 2010, le Mali, le Niger et Burkina Faso, formant aujourd’hui l’AES, ont vu, le nombre de kidnapping considérablement augmenter sur leur territoire. Entre 2017 et 2024, l’ACLED https://globalinitiative.net/analys... a recensé près de 2000 kidnappings dans les pays de l’AES. La même étude indique que 98 % des personnes visées sont des sahéliens. L’insécurité est subie de plein fouet par les populations de l’AES. Le lundi 6 janvier 2025, le JNIM a annoncé sur les réseaux sociaux la mort du khalife général de la Tidjaniya, Amadou Hady Tall . Appelant à la restauration de la paix au Mali, il avait été enlevé quelques jours plus tôt par les le mouvement terroriste. Ainsi, malgré la protection de ses partenaires étrangers, l’AES et ses habitants restent continuellement menacés par les groupes djihadistes. La prolifération du terrorisme et les kidnappings au Sahel ne diminuent pas. Toujours selon l’ACLED, le nombre de décès dû aux attaques terroristes dans les pays de l’AES ont atteint un triste record. 7260 décès ont été signalés soit une augmentation de 9 % par rapport à la même période en 2023, de 37 % comparé à 2022 et enfin de 190 % depuis 2021.

Les enlèvements d’Eva Gretzmacher et d’Amadou Hady Tall mettent en lumière la persistance et la profusion de la menace djihadiste dans les pays de l’AES. Des personnalités influentes, comme des habitants lambda, sont ciblées par ces attaques, ce qui renforce un sentiment d’insécurité dans la région. L’AES et ses partenaires sécuritaires auront fort à faire pour enfin parvenir à garantir la tranquillité de leurs populations et, ainsi, ramener la sérénité dans les pays.

@info241.com
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