Le Front de l’opposition accuse le pouvoir gabonais d’avoir fomenté des heurts avec les manifestants
Dans un communiqué daté d’hier, le Front uni de l’opposition est revenu sur les incidents survenus lors de la courte marche organisée la veille en vue d’ester en nullité l’acte de naissance d’Ali Bongo Ondimba. Cette frange de l’opposition accuse les autorités gabonaises d’impartialité et d’infiltration parmi les manifestants pour semer le trouble sur leur sortie qui elle, se voulait pacifique. Les heurts avec les forces de l’ordre auront causés hématomes et brûlures à certains manifestants dont l’un, brûlé au second degré, aurait été admis au service de traumatologie du CHU de Libreville.
Le jeune Jean Marie aurait été brûlé au second degré par des gaz lacrymogènes
Le Front accuse le pouvoir gabonais d’avoir « fait transporter au Rond Point de la Démocratie, par bus, des dizaines de jeunes casseurs qui ont perçu, sur le champ, 5000 francs CFA chacun pour engager des provocations et des rixes contre les militants du FRONT ». Cette violence gratuite aurait perduré durant le dépôt de la plainte : « les forces de l’ordre continuaient d’agresser sauvagement nos sympathisants désarmés qui se sont retrouvés avec des hématomes et des blessures »
Avant de réaffirmer la détermination de ce mouvement d’opposition à « poursuivre le combat engagé jusqu’à la destitution du faussaire et usurpateur Ali Bongo Ondimba. Durant les jours prochains, nous engagerons d’autres actions multiformes, notamment sur le front judiciaire, pour atteindre cet objectif ».
Voici l’intégralité du communiqué du Front uni de l’opposition pour l’alternance du 14 novembre 2014 :
Annoncée dans sa Déclaration du 19 juillet 2014, l’Action en nullité de l’acte de naissance d’Ali Bongo Ondimba a été déposée au Tribunal de Libreville, jeudi, 13 novembre 2014, par des personnalités politiques se réclamant du Front de l’Opposition pour l’Alternance.
Cette démarche, hautement politique mais pacifique, a consisté à porter les plaintes susvisées du lieu de rassemblement, le quartier Derrière Sobraga, au Palais de Justice de Libreville, situé à moins de deux kilomètres. Alors que ces personnalités préparaient cette opération, elles apprenaient que le Ministre de l’Intérieur a, sans raison aucune, interdit la marche – or, il faut bien se déplacer pour porter une plainte d’un lieu à un autre.
Tous les Gabonais savent qu’il y a six mois, le Ministre de l’Intérieur, Guy Bertrand Mapangou, engagé en campagne électorale prématurée en faveur de Monsieur Ali Bongo Ondimba, a remis, le 17 mai 2014, publiquement, au cours d’un meeting tenu à Mouila, à l’un des secrétaires généraux adjoints du PDG une somme de 10 millions de FCFA en guise de caution, fait appel à sa candidature à la Présidence de la République pour 2016 et laissé se faire, depuis lors, toutes les marches des militants du Parti Démocratique Gabonais et de casseurs payés. Le même Guy Bertrand Mapangou et son collègue de la Défense ont mobilisé plusieurs hélicoptères, auto-blindés, automitrailleuses, troupes, brigades motorisées de la gendarmerie, de l’armée et de la police. Parallèlement, le pouvoir a fait transporter au Rond Point de la Démocratie, par bus, des dizaines de jeunes casseurs qui ont perçu, sur le champ, 5000 francs CFA chacun pour engager des provocations et des rixes contre les militants du FRONT.
Ne souhaitant aucun incident, les signataires de la plainte ont, volontairement, évité les rues centrales, les passages par l’ancienne RTG et le Rond Point de la Démocratie, pour emprunter la bretelle qui longe les sièges locaux de la Banque Mondiale et du PNUD. Ils s’attendaient à un parcours sans histoire lorsqu’à cinquante mètres du point de départ, une brigade motorisée de la gendarmerie a brutalement chargé les marcheurs, usant abondamment de grenades offensives et de gaz lacrymogène.
Tout le monde a été choqué de constater qu’alors même que la plainte était déposée au Tribunal, les forces de l’ordre continuaient d’agresser sauvagement nos sympathisants désarmés qui se sont retrouvés avec des hématomes et des blessures. Un de ces jeunes, brulé au 2ème degré, se trouve aujourd’hui à l’hôpital, en traumatologie. Alors que les gendarmes embarquaient une vingtaine de jeunes gens pour des destinations inconnues, on a démasqué parmi les lanceurs de pierres des agents de police infiltrés dans nos rangs pour semer le désordre et les ont remis aux autorités.
L’utilisation si disproportionnée de la violence d’Etat face à des civils désarmés, l’infiltration de casseurs et l’intimidation de journalistes indépendants, notamment de TV+, sont des pratiques employées systématiquement par le pouvoir en place. Elles visent à intimider et à mater le peuple et à faire taire toute contestation.
Le FRONT réaffirme sa détermination sans faille à poursuivre le combat engagé jusqu’à la destitution du faussaire et usurpateur Ali Bongo Ondimba.
Durant les jours prochains, nous engagerons d’autres actions multiformes, notamment sur le front judiciaire, pour atteindre cet objectif. A l’heure où il nous revient qu’Ali, le faussaire, s’apprête à exhiber encore d’autres faux actes de naissance, nous avertissons Monsieur Ali Bongo Ondimba que les Gabonais attendent la présentation publique de son véritable acte de naissance et la confrontation de son ADN et de celui de sa présumée mère, Patience Dabany, pour les convaincre qu’il est né Gabonais.
Gabonaises, Gabonais,
Au cours de ces dernières années, chacun d’entre nous a fini de se convaincre que ni l’élection frauduleuse ni la négociation en trompe l’œil ne peuvent faire partir du pouvoir un faussaire.
L’heure est venue de se mettre debout, et de réveiller parents, amis et connaissances pour une mobilisation générale et déterminée afin de libérer le pays.
Je vous remercie.
Fait à Libreville, le 14 novembre 2014.
@info241.com