Discours à la nation

Le curieux patriotisme d’Ali Bongo, apôtre de la légion étrangère et du refus du suffrage universel gabonais

Le curieux patriotisme d’Ali Bongo, apôtre de la légion étrangère et du refus du suffrage universel gabonais
Le curieux patriotisme d’Ali Bongo, apôtre de la légion étrangère et du refus du suffrage universel gabonais © 2017 D.R./Info241

Ali Bongo est-t-il la réincarnation gabonaise de l’extravagance d’un déni de réalité et de démocratie criardes ? Au cours de son discours à la nation prononcé hier à l’occasion de la fête nationale, le locataire du palais présidentiel a appelé à un patriotisme national. Un mot plutôt étrange venant de celui qui a dernièrement bafoué le suffrage universel et l’expression de la souveraineté nationale en retournant à son seul profit la vérité des urnes de la présidentielle du 27 août 2016. C’est ce désormais apôtre du « patriotisme » qui a pourtant confié depuis 2009, les clés du pays à des Maixent Accrombessi et autres pillards venus d’autres lieux. Un prêche du patriotisme qui sonne très mal.

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Faut-il rappeler à Ali Bongo l’étymologie définitionnelle du mot patrie qui vient du latin pater, père, on est à même de s’interroger sur l’acception du terme patriotisme conférée par les plumes du discours à la nation écrit par les sbires du régime Bongo-PDG. Le patriotisme est un sentiment partagé d’appartenance à un même pays, la patrie, sentiment qui en renforce l’unité sur la base de valeurs communes regroupées au sein de la Constitution d’une nation. Le patriotisme conduit à ressentir de l’amour et de la fierté pour sa patrie. Ce qui n’est pas le cas pour Ali Bongo et ses fanatiques du MOGABO.

Il ne faut pas que l’on prenne, dans notre pays, des vessies pour des lanternes. Tout au long de son septennat présidentiel, Ali Bongo a préféré confié les rênes du pays à une « légion étrangère » et ses tenanciers, incarnés au plus niveau par Maixent Accrombessi. En complicité avec Yves Fernand Mamfoumbi et tutti quanti, ils ont pillé ostentatoirement les deniers publics du Trésor public gabonais, tout en mettant en péril le sentiment de fierté et d’appartenance à la nation gabonaise. La crise économique actuelle est en partie faute d’une orthodoxie dans la gestion chaotique des finances publiques. Au regard de l’action politique d’Ali Bongo et ses sbires, sommes-nous face à des patriotes et d’un patriotisme de façade ?

Loin d’être le cas pour le régime d’Ali Bongo, le patriote est prêt à se dévouer ou à se battre pour elle afin d’en défendre les intérêts de la nation. Pour le soldat, le patriotisme est le sens moral qui le pousse à combattre pour défendre son pays, plutôt qu’à céder aux attaques de l’ennemi. A titre d’exemple historique, en 1789, les patriotes désignaient les partisans des idées nouvelles portées par la Révolution, par opposition aux aristocrates. Le mot patriote resta longtemps synonyme de révolutionnaire. Le patriotisme a trouvé sa consécration pendant la Révolution avec l’idée de nation souveraine lorsqu’elle était menacée par les coalitions étrangères : "La patrie en danger !", oui le Gabon est véritablement en danger parce qu’Ali Bongo n’a pas respecté l’expression du suffrage universel gabonais.

Que faut-t-il lire lorsqu’Ali Bongo affirme dans son discours à la nation : « Mes chers compatriotes, Assumer d’être indépendant, c’est accepter d’exister en soi, avec ses forces et ses faiblesses. Assumer d’être indépendant, c’est croire d’abord en soi plutôt que d’espérer en permanence le regard ou la bénédiction de l’autre. Assumer d’être indépendant, c’est arrêter de penser que l’herbe est toujours plus verte et plus grasse ailleurs que chez soi. Assumer d’être indépendant, c’est arrêter d’attendre la vérité des autres. Car la Vérité du Gabon, c’est d’abord celle des Gabonais. Assumer d’être indépendant, c’est vivre en Patriote digne et fier du sol qui nous a donné la vie car, comme disait Romain Gary, « Le patriotisme c’est l’amour des siens, le nationalisme c’est la haine des autres ». Chérissons donc notre patrie, sans haine pour les autres. ». Du bluff, encore du saupoudrage et de l’enfumage politique.

@info241.com
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