La GOC dévoile les dessous et les implications du rachat d’Assala Energy par l’Etat gabonais
Après avoir bouclé le 21 juin dernier le rachat d’Assala Energy par l’État gabonais, les responsables de Gabon Oil Company (GOC) en assurent le service après-vente. Son patron, Marcelin Simba Ngabi, était l’un des invités de l’émission « Les Grands Dossiers », consacrée dimanche au département du Pétrole, sur Gabon 1ère. L’administrateur directeur général de la GOC a profité de l’occasion pour détailler le processus et les implications de ce rachat historique pour le pays.
Le suisse Gunvor parmi 34 partenaires
Marcelin Simba Ngabi a souligné que l’État gabonais a racheté, et non nationalisé, Assala Energy, une distinction cruciale car la nationalisation implique une prise de contrôle forcée sans compensation. « Avant de m’étendre, je voudrais d’abord commencer par marteler qu’Assala n’a pas été nationalisée, mais rachetée par l’État. La différence est importante. Parce que nationaliser, c’est prendre de force, sans payer », a-t-il précisé.
Aspect | Détails |
---|---|
Type d’acquisition | Rachat par l’État gabonais, non nationalisation |
Partenaire choisi | Gunvor, entreprise suisse |
Montant du rachat | 633 milliards de FCFA (1,055 milliard de dollars) |
Modalités de remboursement | 12 milliards de FCFA (20 millions de dollars) par mois sur 5 ans à partir de septembre 2024, avec possibilité de remboursement anticipé |
Production d’Assala | 50 000 barils par jour, soit 25 % du pétrole gabonais |
Bénéfices annuels estimés | 166 milliards de FCFA (287 millions de dollars) en 2023 |
Contrats associés | Contrat de commercialisation et contrat de financement |
Conditions de vente | Vente au prix du marché, sans décote |
Avantages pour le Gabon | - Augmentation des réserves de change
Amélioration de la position internationale Possession d’un terminal pétrolier Souveraineté sur la chaîne de production pétrolière |
Le gouvernement a autorisé la GOC à exercer son droit de préemption sur Assala Energy, mais avec des conditions strictes : ne pas utiliser le budget de l’État pour l’acquisition et trouver un investisseur extérieur au capital d’Assala pour en faire une société entièrement souveraine. « Lorsque le gouvernement gabonais a autorisé la GOC à préempter sur Assala Energy, c’était une préemption sous conditions [...] Une autre condition était que cet investisseur ne soit pas dans le capital d’Assala, parce que l’État gabonais voulait être à 100 % dans le capital, pour en faire une société entièrement souveraine », a-t-il ajouté.
Après avoir rencontré 34 entités internationales, la GOC a choisi la société suisse Gunvor comme partenaire répondant à toutes les exigences nécessaires. « Nous avons choisi l’entreprise suisse Gunvor, qui remplissait toutes les conditions nécessaires pour nous », a affirmé Marcelin Simba Ngabi.
12 milliards par mois sur 5 ans
Le rachat d’Assala Energy s’est conclu à 633 milliards de FCFA (1,055 milliard de dollars), contrairement aux 800 milliards de FCFA précédemment évoqués. « Ce n’est pas 800 milliards de FCFA comme on a pu l’entendre ici et là. Cette somme, nous allons la rembourser en 5 ans, même si le contrat que nous avons signé nous donne la possibilité de rembourser par anticipation », a clarifié Simba Ngabi.
Année | Montant mensuel (en milliards de FCFA) | Montant annuel (en milliards de FCFA) | Cumul annuel (en milliards de FCFA) |
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2024 | 12 | 48 | 48 |
2025 | 12 | 144 | 192 |
2026 | 12 | 144 | 336 |
2027 | 12 | 144 | 480 |
2028 | 12 | 144 | 624 |
- Montant total remboursé en 5 ans : 624 milliards de FCFA
- Montant restant à rembourser après 5 ans (s’il y a) : 9 milliards de FCFA
Le remboursement de cette somme s’étalera sur cinq ans, à raison de 12 milliards de FCFA (20 millions de dollars) par mois dès septembre 2024. Par ailleurs, la commercialisation se fera au prix du marché international, sans décote, permettant de maximiser les revenus. « Nous avons décidé de vendre au prix du marché. Il n’y aura donc pas de décote dans le cadre de cette commercialisation. Ce sera plutôt au prix du marché », a expliqué l’administrateur directeur général de la GOC.
50 000 barils par jour et souveraineté pétrolière
L’acquisition d’Assala Energy, qui produit 25 % du pétrole gabonais, représente un gain substantiel pour l’État gabonais. Avec une production de 50 000 barils par jour, l’État pourrait engranger des bénéfices nets considérables, comme les 166 milliards de FCFA (287 millions de dollars) réalisés par Assala en 2023. « En 2023, le bénéfice net de la société Assala était de 166 milliards de FCFA. Ça veut dire, si ce rachat avait été fait en janvier 2023, l’État gabonais aurait engrangé en bénéfice net de 166 milliards de FCFA », a précisé Marcelin Simba Ngabi.
En plus des bénéfices directs, le rachat renforce la signature du Gabon sur la scène internationale et augmente les réserves de change, contribuant à la stabilité du FCFA. « Cet argent qui va revenir dans la sous-région va permettre d’asseoir notre monnaie, le FCFA », a-t-il ajouté.
La possession d’un terminal pétrolier permet désormais au Gabon de maîtriser toute la chaîne de production pétrolière, assurant ainsi une souveraineté complète sur ses ressources. « Aujourd’hui, on peut faire l’ensemble. Nous en avons la maîtrise. Nous avons cette souveraineté. Le Gabon peut donc désormais, exploiter, transporter, expédier, ou raffiner son pétrole. Nous sommes devenus souverains sur cette partie, et ça n’a pas de prix » , a conclu Marcelin Simba Ngabi.
Ce rachat stratégique non seulement améliore la position économique du Gabon mais aussi renforce sa capacité à gérer et exploiter ses ressources naturelles de manière autonome et profitable.
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