L’opposant Jean Ping, ancien Président de la Commission de l’Union Africaine (U.A) a devisé à bâtons rompus avec la diaspora gabonaise de l’Europe hier, à Paris dans un hôtel de la capitale française.
M. Jean Ping, mandataire officiel des résolutions du Congrès de Paris de l’opposition pour l’alternance politique, s’est prêté aux questions-réponses, avec des réponses sans complaisances. Même si le manque de stratégie et de méthode clairement pensées et mûries ont été décriées par les participants.
Contrairement au faussaire présumé, sans acte de naissance légal, président de la République vomi, le BOA, Ali Bongo Ondimba, qui s’était contenté de prononcer le samedi 09 février dernier dans un hôtel du 1er arrondissement de Paris, un discours vain, voulant justifier son bilan chaotique après six années de pillages et de détournements massifs des deniers publics du Gabon, 700 milliards dilapidés de 2009 à 2011 selon Transparency international.
Le président mal aimé par l’ensemble de la classe politique gabonaise et vomi de plus en plus par la population, s’était adonné à égrainer des actions lapidaires inconsidérées déjà entendues qui ont sonné creux pour plusieurs participants. Et qui avait soulevé une indignation pour le grand nombre de participants qui s’était déplacé en masse afin d’interroger Ali Bongo sur la crise politique actuelle dont il est au cœur.
Car, la réalité de l’état de développement moribond, de dégradation de la société gabonaise et la précarité qui sévit dans le pays reste à désirer et laisse sans voix. Les récentes inondations dues aux pluies diluviennes ont plongé l’ensemble des riverains résidents de la capitale Libreville dans une insécurité sociale due aux travaux mal pensés des fameux échangeurs d’Ali Bongo (notamment au quartier populaire de Nzeng Ayong).
L’imposteur Ali Bongo avait pris le soin d’éviter malicieusement la phase démocratique des questions, pendant que le pays demeure plongé dans une crise sociale et politique majeure. Du fait notamment, de la plus grande imposture politique jamais commise au XXIe siècle : un président élu à la tête d’un pays dit républicain, prêtant serment devant toutes les institutions républicaines avec un présumé faux acte de naissance dans son dossier de candidature.
Bafouant clairement la Constitution la loi fondamentale du Gabon avec une complicité affirmée de tous les dirigeants des Institutions du pays (Parlement, Sénat, Conseil Economique et Social, Conseil National de la Communication), de certains acteurs politiques, agents publics des Ministère de l’intérieur, de la Justice, des hauts magistrats et juges de la Cour Constitutionnel, et membres de la Commission Électorale Nationale Autonome et Permanente (CENAP), devant servir le pays et non un régime despotique.
Actuellement, l’accusé au pilori, Ali Bongo n’a toujours pas démenti avec des preuves concordantes les faits graves qui lui sont reprochés. Ceci passe par des actions simples et transparentes : publication de son vrai acte de naissance, attestant qu’il soit véritablement né le 9 février 1959 à Brazzaville. Ou encore, un test d’ADN prouvant qu’il soit bien le fils dont la génitrice biologique serait Joséphine Nkama, alias la Mama Patience Dabany, ancienne épouse d’Omar Bongo.
Rappelons que le BOA s’était permis ostentatoirement de prétexter lors d’un entretien accordé à Alain Foca, diffusé le 11 janvier dernier sur les antennes de France 24 et Radio France International (RFI), qu’il s’agissait là d’un faux débat. Tout en relevant par un lapsus révélateur, maladroitement que les documents semblaient bels et biens faux. Cette entrevue provoqua un tolet de dénonciations dans le camp de l’opposition et sur les réseaux sociaux.
Ali Bongo semble négligé assurément que ces accusations fondées qu’il tente incongrûment de botter en touche, avec une suffisance propre aux partisans du PDG, jettent un réel discrédit sur sa légalité, sa légitimité à gouverner et à présider la République démocratique du Gabon.
Et donc finalement, son autorité politique en tant que premier citoyen du pays est lésée. Et favorise par la même entremise, une crise sociale et politique qui expose un pays dont la renommée pacifique est légendaire, au bord de l’explosion.
En revanche, face à la diaspora gabonaise de France et du Benelux, Jean Ping a échangé à bâtons rompus avec l’ensemble de ses compatriotes dont la salle a refusé du monde. L’opposant gabonais, ancien fervent rossignol du régime Bongo durant près de 42 ans a répondu avec pugnacité aux questions qui lui ont été adressées par des Gabonaises et Gabonais de tous horizons.
Au cours de cette rencontre ouverte au grand public, l’ancien président de la commission de l’Union Africaine (U.A), qui était accompagné lors de cette rencontre par le révérend pasteur Mike Jocktane, membre influent du parti nouvellement réhabilité, l’Union Nationale (UN), ancien directeur de cabinet d’Omar Bongo, proche d’André Mba Obame, ancien baron du régime Bongo, candidat à l’élection présidentielle de 2009.
L’une des figures de proue la plus en vue de l’opposition gabonaise sous le label du Front uni de l’opposition a édifié les ressortissants gabonais vivants en France et en Europe sur le combat mené par le Front afin de mettre toutes les dispositions républicaines et légales visant libérer le Gabon du joug de la dictature d’Ali Bongo.
L’ancien ministre des affaires étrangères a mis à profit cette entrevue pour faire un tableau sombre de la situation de pays, marquée par la traque des opposants et des journalistes, les crimes rituels et les règlements de compte par voie judiciaire.
Les membres de la diaspora gabonaise qui se sont déplacées massivement ont eu toute la latitude de poser les questions qui les turlupinaient au sujet de la situation du pays.
Jean Ping, parfois avec un brin d’humour, a apaisé les inquiétudes des uns et des autres, les rassurant sur la détermination de l’opposition radicale à changer le cours de choses au Gabon.
L’un des regrets partagé par l’ensemble des participants est le problème criard de communication de l’action menée par Jean Ping et les membres du Front. « On a l’impression que les acteurs ne partagent pas la même vision dans la réalisation du projet politique qui mettra fin au régime Bongo » relève M. François.
Selon un autre participant, « l’action sur le terrain reste sans impact quant au départ avéré du président pilleur de notre pays. Il nous semble que le discours porté par le Front est quasi inaudible et souffre également de cohérence dans la méthode qui ne semble pas comprise par le plus grand nombre de la population. »
Poursuivant ses explications, il renchérit en disant « qu’on décèle un manque réel de pédagogie et de pacte de vérité de la part des membres du front d’où le peuple a du mal à adhérer, car Ping et certains membres du Front doivent s’arrimer au devoir de mémoire. Ils doivent dire au peuple leur partition jouée autrefois dans le régime quarantenaire sous les auspices d’Omar Bongo. Jean Ping et ses colistiers gagneraient à mettre à nu ce système politique autocratique qu’il a cautionné jadis. En l’occurrence par un livre de vérité. »
Car comment comprendre, pourquoi les membres du Front se concentrent sur un terrain juridique lorsque toutes les institutions judiciaires sont à la merci du BOA et du régime PDG-clan Bongo ? Comment vouloir aller aux élections présidentielles avec une Cour Constitutionnelle, un Ministère de l’intérieur, en charge des élections et une CENAP à la solde du système machiavélique PDG ? Et surtout, quel est le programme politique d’alternance de l’opposition ?
Telles sont les questions qui demeurent sans réponses. Et que le Front tâcherait à répondre dans une action clairement menée en alliant une communication bien pensée.
Avec Jonas Moulenda.
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