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Insalubrité à Port-Gentil : le délégué spécial muet comme une carpe, le Copil Citoyen désillusionné !

Insalubrité à Port-Gentil : le délégué spécial muet comme une carpe, le Copil Citoyen désillusionné !
Insalubrité à Port-Gentil : le délégué spécial muet comme une carpe, le Copil Citoyen désillusionné ! © 2024 D.R./Info241

Port-Gentil pue. La capitale économique gabonaise sombre depuis un moment dans l’insalubruté, au point ou les populations ont du mal à respirer. L’indifférence de la mairie de Port-Gentil laisse sans voix le Copil citoyen qui dénonce et fustige la nonchalance du délégué spécial. Le phénomène de l’insalubrité reste, depuis plusieurs années, d’actualité dans la capitale économique. Pas besoin de décrire ce phénomène qui ternit l’image de la commune de Port-Gentil. Malgré les multiples conseils municipaux, le précédent bureau n’a pas pu trouver de solutions à un problème qui dure depuis plus de 30 ans. Une situation que l’actuel délégué spécial en charge de la gestion de la commune de Port-Gentil, le général des corps d’armées Pierre Rizogo Rousselot, peine à résoudre depuis sa prise de fonction.

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« Il faut dire que nous vivons une situation exceptionnelle. Si on regarde entre Libreville et Port-Gentil, c’est véritablement le jour et la nuit. Quand le délégué est arrivé, il est venu avec une fougue, mais quelques mois après on voit que sa main tremble », dénonce le représentant provincial du Copil citoyen, Man-Daryl Mamboundou.

Une autre vue de la situation de la ville

À chaque coin de rue, des montagnes d’ordures. L’insalubrité de la capitale économique est devenue la bête noire de ses habitants et défraie régulièrement la chronique dans la presse locale. À Port-Gentil, dans presque la majorité des quartiers, des montagnes d’ordures s’élèvent près des bacs censés les contenir, mais que personne ne vient vider. Les déchets s’entassent par endroits sur plusieurs mètres de hauteur et macèrent dans la chaleur étouffante, répandant des odeurs nauséabondes.

« On ne peut pas s’attendre à des résultats nouveaux si le délégué spécial continue à confirmer les mêmes personnes du service technique qui hier étaient là. On ne peut pas s’attendre à des miracles. On avait ces mêmes personnes qui ont produit des résultats médiocres. On doit changer la direction technique et on pourra avoir des résultats et notre ville sortira de l’insalubrité », estime Man-Daryl Mamboundou.

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Tout en reconnaissant que "la problématique de l’insalubrité à Port-Gentil est récurrente", le délégué spécial rejette la faute sur l’État, prétextant de ne pas avoir accompli ses engagements avec la société chargée de la collecte des ordures ménagères. « On peut comprendre que le budget est diminué, mais il faudrait qu’il adopte de nouvelles stratégies. On a plus de personnes dans l’administration que sur le terrain. On a applaudi quand a été lancée l’opération de curage de caniveaux, il se trouve que derrière ça se cache un commerce de sable », pense le représentant du Copil citoyen.

Les quartiers sous-intégrés sont les plus touchés. À Badamier, non loin de l’orphelinat dans le département de Bendjé, à Matanda près de la boulangerie, à la cité Saton au canal dans le 3e, à Siby dans le 1er, les marchés et les devantures ainsi que les trottoirs sont presque obstrués. «  Il n’a pas atteint un an, mais le moment où il peut être jugé est venu. Lui donner plus de temps, oui, mais ce sera plus de temps pour ramener Port-Gentil vers le bas de l’échelle  », explique Man-Daryl Mamboundou.

Le spectacle est le même au quartier Côte d’Azur, au Fort de l’eau et Massuku au canal dans le 1er arrondissement, à la case d’écoute de Ngadi et à Canal Évasion : partout les bacs à ordures débordent. Pourtant, depuis 15 ans, « toutes les personnes physiques ou morales disposant d’un abonnement d’électricité » paient la redevance d’ordures ménagères (ROM). Tablée à 7%, cette taxe a permis à l’État gabonais de renflouer ses caisses de plus d’une vingtaine de milliards de francs CFA. On doit se poser des questions sur la ville : elle pue. Les asticots sont près des chaussures des populations, les mouches flirtent à chaque coin de rue avec les verres des habitants lors des apéritifs, et l’odeur de la décharge est devenue le parfum quotidien.

Lors de sa prise de fonction il y a quelques mois, le délégué spécial en charge de la gestion de la commune de Port-Gentil avait tenu des propos précis et virulents sur l’insalubrité, promettant de tordre le cou à ce fléau. Un engagement fort des nouvelles autorités à garantir un mieux-être aux populations et à lutter contre la pollution de l’environnement. Cependant, après quelques mois, les poubelles débordent, les rats abondent et les infections sont perceptibles.

Arrivée à saturation, la décharge de N’tchengué constitue un véritable danger pour l’environnement et pour la santé des populations. Les tonnes de déchets collectés par jour par la société de ramassage des ordures ménagères, Gabon Propre Services, ne peuvent plus être déversés dans cette décharge. L’accès est non seulement devenu difficile, mais les eaux qui y ruissellent se jettent dans les foyers environnants, finissant dans les bassins (caniveaux) et constituant un danger pour l’environnement, avec de grands risques pour la santé des populations.

@info241.com
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