Gabon/Référendum : la mouture finale du projet de Constitution toujours portée disparue
Un tollé d’étonnement et une curiosité singulière prennent une ampleur saisissante sur la toile et dans l’opinion gabonaise. Le projet de constitution validé en conseil des ministres le 17 octobre dernier, après le séminaire gouvernemental conjoint avec les hommes d’armées, membres du Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) auteurs du coup d’Etat du 30 août 2023, constituant la loi fondamentale est jusqu’à ce jour introuvable et pas consultable par l’ensemble des citoyens Gabonais. Une autre nouvelle orthodoxie de la gouvernance made in CTRI ?
Pour rappel, la constitution est l’âme qui constitue la loi fondamentale de la République Gabonaise. C’est l’ensemble des lois qui établissent le fondement de l’organisation d’un État et régissent les relations au sein des pouvoirs publics ainsi que les relations entre l’État et les citoyens.
Elle est quelquefois qualifiée de "Mère des Lois", car toutes les autres lois s’inspirent d’elle. Une loi ou des lois, comme une constitution, considérées comme fondamentales et, souvent, irrévocables par une action judiciaire ou législative ordinaire ; c’est une loi organique.
Comment comprendre que le ministère de l’Intérieur en charge des préparatifs de ce référendum s’attèle dans l’organisation opérationnelle de ce moment d’une importance historique nationale, sans pouvoir mettre sur la place publique ce projet de constitution ? Pourquoi une telle précipitation gouvernementale et présidentielle ? Pourquoi une telle durée inconsistante pour la lecture, la prise de connaissance de ce texte de loi fondamentale ? Qu’est-ce qui se passe en République Gabonaise ?
Quid de la diffusion sur les chaînes publiques de ce projet en traduction de plus 40 communautés linguistiques de la République Gabonaise ! Quid de la pédagogie et la communication publique autour de ce projet au sein des territoires de l’intérieur du pays ! Quid de la durée de la lecture et de l’analyse de ces dispositions constitutionnelles qui engagent toute la nation gabonaise ! Pourquoi cette opacité autour de ce projet de constitution qui va au-delà de toutes les aspirations politiques et de toute situation d’exception ?
Rappelons que le Conseil des ministres de ce jeudi 17 octobre, présidé par le général-président Oligui Nguema, a entériné pas moins de quatre décrets relatifs au référendum constitutionnel, dont celui portant convocation du collège électoral. Ainsi, les gabonais sont appelés à se prononcer par « oui » ou par « non » le 16 novembre prochain sur le projet de Constitution, également validé ce jeudi par le même conseil. Lequel ? Quelle teneur porte ce projet ? Qu’est-ce qui est inscrit dans cette énième loi fondamentale ? Qu’est-ce qui a été retenu après plus de 800 amendements des parlementaires ?
Alors que la mouture finale du projet de constitution validée en Conseil des ministres est toujours introuvable pour le grand public appelé à se prononcer, les autorités de la transition continuent d’apporter des correctifs hasardeux et incongrus aux informations officielles diffusées jeudi soir à l’issue de ce conclave. C’est le cas des couleurs des bulletins que les électeurs gabonais utiliseront le jour J.
Les autorités gabonaises semblent vouloir aller très vite. Pourquoi ? Et comment ? Pour quelles raisons devant un projet aussi grave et engageant pour la République ? Quelques heures seulement après la remise de la mouture finale du projet de Constitution à 13h30 au président de la transition, les préparatifs pour le référendum sont déjà connus. A quand la diffusion publique de cette mouture finale ? Les Gabonais devraient se rendre aux urnes dans moins d’un mois, comme stipulé dans l’un des décrets électoraux émanant du ministère de l’Intérieur.
Mais à quand la publication au journal officiel et dans les canaux officiels gouvernementaux de cette mouture de projet de constitution de la République Gabonaise ?
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