Faute de routes praticables, un chef de village meurt durant son évacuation à Franceville
Le bilan d’Ali Bongo en matière d’infrastructures routières et de structures sanitaires vient encore de faire une victime. Il s’agit de Pascal Matoumba, chef du village Moukandi dans le canton Dikobi (Ngounié) sur l’axe Mimongo-Carrefour Iboundji (Ogooué-Lolo). Atteint d’hernie, l’auxiliaire de commandement a dû être transporté en tipoye sur 20 km par les riverains faute de routes praticables. Mais cet élan de solidarité n’aura pas suffit pour sauver le notable qui est finalement mort ce mercredi à son arrivée à l’hôpital de Franceville.
Les conditions de vie des populations de l’arrière-pays et singulièrement de ceux du du département de l’Ogoulou viennent de couter la vie à un chef de village. Atteint d’une hernie dont l’aggravation nécessitait une évacuation sanitaire, la vie de Pascal Matoumba s’est heurtée au désenclavement de cette partie du Gabon, privée d’infrastructures routières praticables en toute saison rendant rarissime la présence de moyens de locomotion.
Le notable au cours de son évacuation de fortune
Pour palier à ce manque structurel, les habitants du village ont du construire un tipoye, un moyen de transport traditionnel à base de bois pour tenter de l’évacuer vers une structure sanitaire. « Ils ont marché avec lui sur une distance de 20 km à peu près. Ils ont eu par coup de chance un véhicule au carrefour Iboundji pour rallier l’hôpital régional Paul Moukambi de Koulamoutou », a déclaré un proche du disparu à l’AGP.
Mais les ennuis de ce notable ne se sont pas arrêté là. « A Koulamoutou, un premier diagnostic a été fait par le médecin. Compte tenu de la complexité des symptômes, il a demandé qu’ils aillent faire un scanner à Moanda, Koulamoutou n’en ayant pas », a déploré un parent de la victime qui a requis l’anonymat. En clair, les structures sanitaires de l’arrière-pays manquent de matériel et de capacités de prise en charge d’où la décision de transférer ce patient grave à Franceville.
Une entreprise périlleuse puisque la victime passera de vie à trépas durant cette énième évacuation qui a révélé au grand jour les graves difficultés de prise en charge des hôpitaux provinciaux du pays. Le département de l’Ogoulou est l’un des plus mal nanti en infrastructures routières malgré les annonces de projet de réhabilitation. Plusieurs axes sont soit des bourbiers ou alors victimes d’éboulements. L’axe Mimongo-carrefour Iboundji par exemple, n’est plus praticable depuis deux ans.
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