Le mouvement dissident du PDG « Héritage et Modernité » ressort du bois
Les cadres et militants du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1967) sous les auspices du directoire du mouvement dissident « Héritage et Modernité » ont annoncé ce matin, la tenue d’un important rassemblement ce jeudi 10 mars à Libreville. Une déclaration qui s’annonce électrique à deux jours de l’intronisation d’Ali Bongo comme candidat du PDG.
Pour Alexandre Barro Chambrier, fer de lance de ce groupement, la promotion et le renforcement de la démocratie interne au sein du parti au pouvoir était une condition essentielle du succès, alors que se profile à l’horizon les élections présidentielle et législatives de 2016. Or, Ali Bongo aurait déjoué tous les pronostics en déclarant à Ozouri, le 29 février dernier, sa candidature à la prochaine élection présidentielle 2016. Ce, en dehors du congrès national prévu le 12 mars prochain et en convoquant un bureau politique nuitamment.
Dans un communiqué de ce mouvement parvenu à notre rédaction, Héritage et Modernité précise que : « Dans une déclaration datée du 27 juin 2015, les militantes et militants du Parti Démocratique Gabonais réunis au sein du rassemblement héritage et modernité, ont, devant la communauté nationale et internationale, dénoncé les dérives liées aux dysfonctionnements internes du PDG parti au pouvoir, et exprimé toutes leurs inquiétudes quant à la gouvernance et la dégradation du climat politique dans notre pays. »
Avant de poursuivre : « Désireux d’apporter des solutions durables dans un esprit de concertation, le Rassemblement a vainement lancé un appel pour la convocation d’un congrès de clarification. Dans le silence des instances supérieures du Parti, compte tenu des récents événements survenus dans notre pays et devant l’imminence d’une échéance électorale majeure, le directoire du rassemblement héritage et modernité invite les militants et sympathisants du Parti Démocratique Gabonais et tous les patriotes défenseurs des valeurs Républicaines et Démocratiques pour une importante déclaration le jeudi 10 mars 2016 à 11 heures au domaine d’Ossengue (IAI). »
Tout en appelant à « la présence de tous les patriotes soucieux de l’avenir de notre pays du pays. » Rappelons à toutes fins utiles que Barro chambrier à travers ses sorties publiques avait critiqué vertement le mandat présidentiel d’Ali Bongo en pointant tous les dysfonctionnements sur le plan de sa gouvernance. En s’indignant contre« l’apparition des associations ploutocratiques aux relents phalangistes prétextant formuler une réponse à la crise démocratique que traverserait le Parti ».
Le député avait aussi déploré jadis le fait que « le centre de décision s’est inexorablement déplacé dans des espaces interlopes marqués par le rejet de toute critique et toute suggestion constructive », fustigeant « la stigmatisation et la marginalisation des élus, détenteurs d’un mandat démocratique ». Ainsi, avait affirmé Barro Chambrier « quand la maison est mise à mal, nous ne pouvons rester indifférents. Quoi qu’il soit vrai, que de nombreuses actions posées au sein de notre Parti au pouvoir révèlent le recul de la confiance et sèment le doute sur le sens de notre destin. »
De manière concrète, l’honorable député, membre élu du bureau politique du parti au pouvoir, ancien ministre de plusieurs portefeuilles ministériels sous l’ère Omar Bongo comme sous le magister d’Ali Bongo, avait relevé tour a tour, « la dégradation du climat politique avec une classe politique binaire(…) mise à profit par des phalanges profito-situationnistes qui érigent des murailles pour isoler le Président, le dévitaliser et ainsi, le leurrer à volonté ».
« Héritage et Modernité » avait donc appelé le président de la République, Ai Bongo de se mettre à l’écoute de tous. Et donc à « briser sans délais la gaine, le carcan, l’armure clanique dans laquelle le pays entier, interloqué et consterné, le découvre vêtu par un petit groupe de prétendus proches à la légitimité politique douteuse et à la compétence technocratique toujours attendue ». Sans manquer d’appeler le président du parti au pouvoir à « la vigilance et à la prévention du risque de la division et du naufrage collectif . » Cette énième sortie semble être la poursuite d’un feuilleton politique de dissidence au sein du parti au pouvoir, à l’aurore de la présidentielle 2016. To be continued..
@info241.com