Bulletin unique : la PG41 dénonce une dérive « despotique » et menace de retirer ses membres du CGE
Le torchon continue de bruler au sein de la classe politique gabonaise sur la question du bulletin unique présidentielle/législative proposé par le Centre gabonais des élections (CGE) et entériné par décret vendredi dernier par Ali Bongo. C’est pour dénoncer cette « manœuvre despotique » que les partis membres du regroupement de l’opposition PG41 ont donné de la voix ce mercredi à Libreville pour refuser l’application de cette mesure. Non sans menacer de retirer ses membres du CGE si rien n’est fait par Ali Bongo avant le démarrage de la campagne.
Jusque-là discrète depuis l’annonce de l’introduction du bulletin unique le 131 juillet dernier à l’issue d’une plénière du CGE ayant décidé de coupler la présidentielle aux législatives, la PG41 par la voix de son président Louis Gaston Mayila s’est dite choquée par une telle "hérésie". Dans leur déclaration, les membres de cette plateforme jugée proche du pouvoir d’Ali Bongo, n’a pas caché son incompréhension et sa désapprobation devant cette "trouvaille" électorale controversée du CGE.
Un bulletin unique qui passe pas
"La P.G.41 rappelle que le Président de la République « est le détenteur suprême du pouvoir exécutif » (art. 8 de la Constitution). A ce titre, son élection ne peut se combiner à aucune quelconque élection", a dénoncé le président de la PG41. Avant de trancher : "La P.G.41 ne saurait cautionner cette volonté manifeste des Gouvernants à vouloir dénaturer et à rabaisser les pouvoirs du Président de la République, chef de l’Etat, dont l’élection repose sur un siège unique, donc national, pour relever celui des députés élus pour représenter une circonscription ou localité électorale sur les 143 existants en République gabonaise".
Une vue des membres de ce regroupement ce mercredi
La plateforme de l’opposition a dit s’opposer "donc avec la dernière énergie à cette manœuvre despotique qui tend à diluer la qualité de nos Institutions. L’option du bulletin unique pour l’élection du Président de la République et celle des députés à l’Assemblée Nationale est une erreur grave qui ne peut s’établir comme une opportunité pour les électeurs, pour le pays et pour toute la classe politique", a craché Louis Gaston Mayila. Avant d’interpeller Ali Bongo et les présidents des deux chambres parlementaires.
L’ultimatum lancé à Ali Bongo
"Le peuple gabonais vous observe et vous écoute. N’oubliez pas que le serment par lequel vous êtes investis vous met toujours face à ce peuple au nom duquel la Cour Constitutionnelle se prononce et se prononcera", a-t-il lancé à l’endroit de ces hauts responsables qui semblent s’accommoder de cette situation décriée par l’ensemble de la classe politique de l’opposition. Une opposition qui a dénoncé un passage en force et un changement des règles du jeu à quelques jours du triple scrutin du 26 août.
"Toutefois, au cas où cette hérésie persisterait, la P.G.41 serait dans l’obligation de rappeler tous ses Commissaires et Responsables, membres du bureau du Centre Gabonais des Elections (C.G.E.)", a menacé le président Louis Gaston Mayila. Avant d’en appeler tout de même "à l’arbitrage immédiat du Président de la République avant l’ouverture officielle de la campagne". Espérons qu’ils soient entendu à 2 jours de l’ouverture de la campagne électorale. Ce, alors que le décret d’application a bien été pris par le même Ali Bongo le 6 août et publié le même jour au Journal officiel.
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