C’est un 16 octobre 2009, que le candidat Ali Bongo prêta serment pour devenir le 4e président du Gabon à la suite de la 9e élection présidentielle. Elu à 41,79% des suffrages exprimés au terme d’une élection controversée, le nouveau président a œuvré à mettre sur les rails son « train de l’émergence » dont les effets réels ont encore du mal à transparaitre au Gabonais lambda. Que retenir de ces 5 premières années de pouvoir sans partage ?
Une élection présidentielle à trois vainqueurs
L’élection du 30 août 2009 avait donné lieu à trois vainqueurs auto-proclamés : le candidat du parti démocratique gabonais, Ali Bongo Ondimba ; l’opposant historique, Pierre Mamboundou (crédité officiellement de 25,64%) ; et le candidat indépendant, André Mba Obame (crédité officiellement de 25,33%). Chacun de ces 3 candidats-vainqueurs revendiquant avoir pris le dessus sur ses challengeurs. L’élection avait enregistré 23 candidatures déclarées dont certaines ont été retirées au profit d’autres. Il aura fallu tout de même, attendre plusieurs jours avant que la Commission chargée de ces élections, la CENAP (Commission électorale nationale autonome et permanente), livre enfin le nom du vainqueur « officiel ». Non sans avoir créé des remous dans la population avec des événements malheureux à Port-Gentil dont le bilan officiel a dénombré 4 morts parmi les civils.
Elu à une élection reformée à un seul tour avec 41,79% des suffrages exprimés, Ali Bongo alors ministre de la défense du gouvernement de transition, aura ainsi succédé à son père feu Omar Bongo après 42 ans de règne. Son programme basé sur le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE) pouvait ainsi se mettre en place avec un tissu politique fébrile après des dissensions intervenues dans son parti à la suite de ces élections et la candidat André Mba Obame qui n’avait pas hésité à prêté lui aussi serment au PNUD en tant que président de la République. Cette « trahison » à la Nation aura valu à son parti, l’Union Nationale, la dissolution administrative.
Un pouvoir législatif absolu
Les élections législatives de décembre 2011 viendront démentir la perte de vitesse déclarée du PDG avec notamment le boycott de certains partis de l’opposition à se lancer dans la course du palais de l’Assemblée Nationale. Ali Bongo aura réussi ainsi à dompter l’assemblée parlementaire aux couleurs de son parti. Lui permettant ainsi de jouir de 114 sièges pour son seul parti soit 95% des 120 sièges disponibles. Une suprématie qui lui donne les coudés franches pour assoir et faire valider ses reformes. Reformes qui bien que souvent entamées n’ont pas réussi à obtenir l’assentiment populaire, en témoignent les nombreuses grèves dans les secteurs touchés.
Un bilan mitigé
Malgré une quasi-mainmise sur les leviers de l’exécutif, Ali Bongo a eu du mal à traduire en acte les aspirations de son programme politique. Il semble être en quête d’hommes pour traduire en actes son PSGE en témoigne les quatre remaniements ministériels et ses 3 premiers ministres choisis dont les critiques sur leur efficacité reste à démontrer.
Sur le plan de ses réussites, le président se félicite sur sa page facebook avoir « travaillé à ce que notre système éducatif réponde davantage aux besoins du marché du travail, à construire plus de salles de classe et à accroitre le nombre d’étudiants boursiers ». Il se félicite également d’avoir établi une justice sociale grâce notamment à son pacte social qui, permettrait davantage aux gabonais d’être pris en charge médicalement.
Avant d’ajouter : « J’ai également veillé à insuffler plus de transparence dans la gestion des finances publiques et fait progresser le nombre de kilomètres de routes du simple au double ». Certaines sources avancent le chiffre de 400km en 5 ans soit une moyenne de 80km par an.
Mais là où les promesses présidentielles étaient assurément le projet de 5.000 logements qui n’a toujours pas connu le succès escompté. Certains chantiers n’ayant débuté qu’en 2012 soit 3 ans de retard à l’allumage.
Ali Bongo a reconnu les manquements dans l’exécution de son programme :
Trop de lenteurs dans l’exécution des réformes subsistent. Des pesanteurs et des comportements d’un autre âge retardent l’avènement de changements auxquels nous aspirons tous. De même, de nombreux chantiers restent encore à faire".
Espérons seulement qu’avec les 2 ans restant à son septennat, des actions populaires viendront clôturer son mandat qui est lui, renouvelable à l’infini. D’autant que la bataille de 2016 s’annonce très ouverte avec l’arrivée en lice de l’ancien président de la commission de l’Union Africaine, Jean Ping. Occasionnant des sorties à répétition de son ancien camp politique pour tenter de le discréditer ou de mettre en exergue le « véritable visage » de cet ancien baron du PDG.
@info241.com