Retraite forcée

Ali Bongo renonce enfin... à une vie politique qu’il n’avait déjà plus depuis 1 an !

Ali Bongo renonce enfin... à une vie politique qu’il n’avait déjà plus depuis 1 an !
Ali Bongo renonce enfin... à une vie politique qu’il n’avait déjà plus depuis 1 an ! © 2024 D.R./Info241

La lettre de renonciation d’Ali Bongo, fuité le 18 septembre 2024, laisse perplexe. Peut-on renoncer à une vie politique que l’on n’a plus ? Depuis son renversement par l’armée le 30 août 2023, Ali Bongo n’a plus de rôle actif dans la vie politique gabonaise. Écarté du pouvoir par le coup d’État militaire, limogé de la tête du pays et déchu de la direction du Parti Démocratique Gabonais (PDG), parti fondé par son père, Ali Bongo est devenu une figure éteinte. L’homme qui a régné 14 ans à la tête du Gabon a été poussé hors de la scène par son propre camp, transformé en simple spectateur des événements qui se déroulent dans son pays.

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En réalité, Ali Bongo était déjà une momie politique bien avant ce renversement. Victime d’un AVC en Arabie saoudite en octobre 2018, l’ancien président avait perdu la capacité de gouverner le pays. Il l’a lui-même reconnu, avouant ne pas avoir dirigé le Gabon durant les cinq dernières années de son second mandat.

Un président malade

Durant cette période, son épouse Sylvia et son fils Noureddin régentaient le pays en coulisses, orchestrant décisions et manœuvres. Le pouvoir réel lui avait échappé bien avant que l’armée ne le chasse du palais. Alors, à quelle vie politique dit-il renoncer dans cette lettre ? Les clés du pays ne lui appartenaient déjà plus depuis longtemps, son propre système l’avait évincé.

Ali Bongo de retour au Gabon après son AVC

Dernier autocrate d’une dynastie, Ali Bongo n’était que l’héritier d’un pouvoir bâti par son père, Omar Bongo, qui a régné d’une main de fer sur le Gabon jusqu’à sa mort en 2009. Ali a hérité de ce système tentaculaire, mais son arrogance et ses réformes cosmétiques n’ont jamais réussi à le dompter. Les transhumances politiques et la corruption systémique ont davantage consolidé le clan Bongo que servi les intérêts de la nation.

14 ans gâchés

Dans cette lettre, Ali Bongo appelle même les victimes de ses 14 années de pouvoir à ne pas crier vengeance. L’homme qui a ordonné le bombardement du QG de son rival Jean Ping le 31 août 2016, causant des dizaines de morts, et qui emprisonnait sans procès ses opposants politiques, se permet aujourd’hui d’adopter une posture pacifiste. Il a toujours refusé de reconnaître ces opposants comme des « prisonniers politiques », continuant d’exercer un pouvoir autoritaire en étouffant toute contestation.

Un homme politique déjà sans parti

Sa présidence a été marquée par des promesses sans suite, notamment celle de transformer le Gabon en dragon d’Afrique . Ce projet d’émergence s’est vite enlisé, ruiné par sa propre gouvernance. Ali Bongo n’a fait que renforcer le pillage des ressources pétrolières et minières au profit de sa famille et de son entourage proche, abandonnant la population à une économie stagnante.

Ainsi, cette renonciation à une vie politique déjà morte ressemble plus à un dernier geste de communication qu’à une véritable prise de conscience. Un acte déconnecté de la réalité, alors que l’ancien autocrate n’a plus rien à renoncer, si ce n’est un pouvoir qui l’a déjà abandonné.

@info241.com
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