Alain-Claude Bilie-By-Nzé, l’enfant terrible exclu de l’UOB devenu Premier ministre du Gabon
Depuis ce 9 janvier, le Gabon a un nouveau Premier ministre. Il s’agit du sulfureux Alain-Claude Bilie-By-Nzé, l’enfant terrible de l’Université Omar Bongo (UOB) qui occupait déjà depuis octobre dernier les fonctions de vice-Premier ministre. Retour sur le parcours de ce fidèle parmi les fidèles d’Ali Bongo au passé tumultueux de son exclusion à l’UOB pour indiscipline notoire, son passage par la case prison et une ascension politique qui pourrait finalement faire école.
Alain-Claude Bilie-By-Nzé revient de loin. Personne ne pouvait lui prédire cet avenir digne d’une série à scandale Netflix. Et pour cause, le natif de Makokou (Ogooué-Ivindo) né le 16 septembre 1967, est passé par plusieurs péripéties avant de devenir finalement le Premier ministre de son pays. Un parcours qui débute par ses années à l’UOB en 1994 où il créé et préside l’un des tout premier syndicat estudiantin baptisé Syndicat des étudiants gabonais (SEG).
Un parcours tumultueux
Au cours d’une manifestation violente, le leader estudiantin et plusieurs autres ont été tenus d’avoir déshabillé le 14 juin 1994, le recteur de l’époque un certain Daniel Ona Ondo, aujourd’hui président de la commission de la CEMAC, et agressé plusieurs enseignants. Ce qui lui a valu une mesure d’exclusion pour plusieurs années de toutes les universités et écoles supérieures du pays. C’est à travers un courrier adressé à Omar Bongo que le paria estudiantin réclamera sa réhabilitation.
Un fidèle serviteur d’Ali Bongo
Un courrier qui l’ouvrira les portes de la politique puisqu’il débutera ses classes en 2000 auprès de Paul Mba Abessolo en qualité de directeur de la communication du maire de Libreville grâce à Omar Bongo. Son activisme politique finira par payer puisqu’en 2006, il entre au gouvernement de Jean Eyeghe Ndong en qualité de ministre délégué à la Communication, porte-parole du gouvernement. Puis l’année suivante, il devient délégué aux Transports, de l’Aviation civile et du Tourisme.
Déboires judiciaires et ascension
Puis survient ses déboires judicaires. 12 jours seulement après sa sortie du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nzé sera jeté le 8 janvier 2008 à la prison centrale de Libreville pour émission de chèques sans provision pendant qu’il était au gouvernement. Ce, malgré son statut de député du canton Ntang-Louli (Makokou). Sa condamnation à un mois de prison ferme, n’empêchera pas l’ancien prisonnier de connaitre 4 longues années de passage à vide après lesquelles il sera remarqué par Ali Bongo.
C’est Ali Bongo qui fera de lui le porte-parole de présidence gabonaise en mars 2012, en plus d’être son conseiller politique présidentiel. Un retour en grâce qui lui rouvrira les portes du gouvernement le 11 septembre 2015 en qualité de ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. Depuis, l’ancien repris de justice qui a payé sa dette à la société est devenu indéboulonnable. Il a cumulé les portefeuilles ministériels des Affaires étrangères à l’Énergie et les Ressources hydrauliques.
Vers 2023
Avec cette nouvelle promotion qui était depuis dans les cartons d’Ali Bongo, Alain-Claude Bilie-By-Nzé obtient là le poste qui vient couronner la carrière politique d’un animal politique qui a réponse à tout malgré l’adversité. C’est certainement pour ses qualités de beau parleur qu’Ali Bongo a fait de lui son Premier ministre sur la route de la présidentielle 2023 où il tente de rebattre les cartes en vue d’obtenir cette fois sans contestation un 3e mandat présidentiel. Ce qui en soit serait une première.
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