Sous haute tension

Affaire Bongo-Valentin : le procès s’ouvre sans Sylvia, son fils Noureddin et leur avocate

Affaire Bongo-Valentin : le procès s’ouvre sans Sylvia,  son fils Noureddin et leur avocate
Affaire Bongo-Valentin : le procès s’ouvre sans Sylvia, son fils Noureddin et leur avocate © 2025 D.R./Info241

Le procès de Sylvia Bongo Ondimba Valentin et de son fils Nourredin Bongo Valentin s’est ouvert ce lundi 10 novembre au palais de justice de Libreville, sans les principaux accusés ni leur avocate, Maître Gysèle Ekué Bekalé, qui a choisi de boycotter les audiences. Ce procès historique, organisé par la Cour spéciale criminelle, marque un tournant majeur dans l’histoire judiciaire du Gabon. Il s’agit du premier jugement visant les anciens dirigeants du régime renversé par le coup d’État du 30 août 2023, après quatorze années de règne familial.

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Sous la présidence du magistrat Jean Maixent Essa Assoumou, et en présence du procureur général Eddy Minang, douze accusés ont été appelés à comparaître pour détournement massif de fonds publics, blanchiment aggravé, association de malfaiteurs, trafic de drogue, corruption et enrichissement illicite. Outre Sylvia et Nourredin Bongo, jugés par contumace, figurent notamment Jessy Ella Ekogha, Cyriaque Mvourandjami, Ian Ghislain Ngoulou, Steeve Nzego Dieko, Gisèle Yolande Mombo, Kim Oun, Jordan Camuset et les frères Oceni.

Ouvert au public

La salle d’audience, ouverte au public, a connu une forte affluence. De nombreux curieux, journalistes et citoyens ont tenté d’assister à cette première journée historique, marquant un tournant dans la lutte contre la corruption au Gabon.À l’extérieur du palais de justice de Libreville, plusieurs manifestants se sont rassemblés pour réclamer justice et vérité.

Une vue des manifestants

Parmi les slogans brandis sur les pancartes, on pouvait lire : « 50 ans de prison pour Sylvia », « Le peuple veut les tonnes d’or envoyées à l’étranger  » ou encore « Non aux Bongo  ». Des mots forts qui traduisent la colère et la lassitude d’une partie des Gabonais, déterminés à tourner la page d’un demi-siècle de règne familial.

Jugés par contumace après leur fuite à Londres

Malgré l’absence des deux principaux accusés, actuellement réfugiés à Londres, la Cour a maintenu la tenue du procès, invoquant l’article 257 du Code de procédure pénale, qui autorise le jugement par contumace en cas de refus de comparaître. Les magistrats ont estimé que la justice devait suivre son cours, quelles que soient les manœuvres de la défense. Le procès se déroulera donc sans jurés, sous la seule autorité des magistrats professionnels de la Cour spéciale criminelle.

Depuis leur exil britannique, Sylvia et Nourredin Bongo tentent de décrédibiliser la procédure, multipliant les messages sur les réseaux sociaux pour dénoncer un « procès politique » et devoilant des vidéos tournées à l’insu de plusieurs personnalités judiciaires, militaires et politiques. Une attitude jugée provocatrice par une partie de l’opinion publique, qui voit dans cette affaire l’occasion d’en finir avec l’impunité d’un clan familial accusé d’avoir pillé l’État.

Un procès emblématique

Les enquêtes menées depuis 2023 évoquent des détournements de plusieurs centaines de milliards, blanchis à travers des sociétés-écrans, des comptes offshore et des biens immobiliers disséminés entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Pour de nombreux observateurs, le procès Bongo-Valentin symbolise la volonté du Gabon de rompre avec des décennies de privilèges et d’impunité.

Plusieurs témoins clés – anciens collaborateurs, ministres et financiers – sont attendus à la barre dans les prochains jours pour éclairer les mécanismes de détournement et de corruption. En prenant le risque d’être absent, les Bongo Valentin montre leur dedain pour la justice de leur pays, qu’ils jugent aux ordres, certainement comme elle a trop été sous leur règne.

@info241.com
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