Transparence électorale

Adieu CGE ! Vive enfin la transparence électorale au Gabon avec le ministère de l’Intérieur ?

Adieu CGE ! Vive enfin la transparence électorale au Gabon avec le ministère de l’Intérieur ?
Adieu CGE ! Vive enfin la transparence électorale au Gabon avec le ministère de l’Intérieur ? © 2024 D.R./Info241

Le Centre gabonais des élections (CGE) n’est plus depuis a cessé d’exister depuis l’annulation de la présidentielle du 30 août 2023. Un acte de décès officialisé ce 11 mai par le CTRI, qui a annoncé le transfert de l’organisation des élections politiques au ministère de l’Intérieur, conformément aux souhaits des commissaires du Dialogue National Inclusif.. Si cela ne constitue pas un changement majeur, il y a lieu de conjurer les vieux démons du passé, qui se cachent dans le manque de transparence et le parti pris trop longtemps dénoncé du ministère de l’Intérieur.

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On le sait, le Gabon de la transition aura deux grands rendez-vous électoraux à venir dans les prochains mois : le referendum constitutionnel de la nouvelle Constitution post-Bongo et la très attendue présidentielle d’aout 2025. La question de qui organisera ces deux consultations a été résolue par le CTRI qui a annoncé hier depuis Koulamoutou, le grand retour de l’organisation des élections dans le giron du gouvernement via le ministère de l’Intérieur.

Le lourd poids du passé

Si dans les toutes les démocraties du monde, cette responsabilité revient bien au ministère de l’Intérieur, il est important de noter qu’au Gabon, l’ingérence du gouvernement en faveur de son « patron » rend cette opération délicate. On se souvient encore qu’Omar Bongo a pu maintenir son pouvoir en 1993 malgré grâce à son ministre de l’Intérieur, Antoine Mboumbou Miyakou, alors que les votes étaient encore en cours de dépouillement dans certaines localités.

L’ancien ministre de l’intérieur d’Omar Bongo, Antoine Mboumbou Miyakou

Plus récemment, l’ancien ministre de l’Intérieur Pacôme Moubelet Boubeya affirmait haut et fort que tant qu’il serait en poste, aucun opposant ne remporterait la présidentielle. Une menace qui s’est malheureusement concrétisée avec les résultats officiels annonçant Ali Bongo comme vainqueur. Cette mainmise antidémocratique a conduit à la création de la CENAP puis du CGE, avec toujours un fort parti pris en faveur du pouvoir en place.

Sortir de l’inféodation

La véritable question n’est donc pas qui organise les élections, car c’est toujours bien le ministère de l’Intérieur qui établit les listes électorales, choisit le matériel électoral, puis le fournit à l’organe électoral. Le problème réside dans l’influence des acteurs impliqués dans le processus. Pour garantir des élections transparentes, il faut qu’elles le soient dès le départ. C’est simple ! Lorsque l’opacité s’installe dans l’organisation, c’est qu’il y a anguille sous roche.

Il incombe donc au ministère de l’Intérieur, comme l’ont souhaité les commissaires du Dialogue national, d’assurer et de garantir la transparence électorale en incluant des personnalités et des administrations apolitiques dans le processus. Cela pourrait inclure des universitaires, des représentants religieux, des membres de la société civile et des magistrats, afin de démontrer la sincérité de l’organisation et de rassurer de la transparence avant, pendant et après les joutes électorales.

Tout pouvoir vient des urnes et non de Dieu

C’est ainsi dans les véritables démocraties, où le personnel du ministère de l’Intérieur ne sert pas un homme, un parti ou une majorité, mais la nation, la transparence électorale et le respect de la volonté populaire exprimée par le vote. Les Gabonais, en particulier ceux qui aspirent à diriger le pays, doivent comprendre que, en démocratie, le pouvoir provient des urnes. Et pas de la « volonté de Dieu », interprétée selon les aspirations égoïstes des jusqu’au-boutistes de l’ivresse du pouvoir.

Il est temps de sortir de cette impasse idéologique pour construire une véritable démocratie au Gabon. L’ère de la transition doit ouvrir la voie à ce changement, qui ne doit pas rester un idéal, mais devenir une réalité avec des dirigeants qui acceptent sans réserve la vérité des urnes. C’est la seule façon de progresser vers une démocratie véritable, où les manœuvres et autres stratagèmes pour accéder ou se maintenir au pouvoir ne sont plus la norme. Ce, tant pour les candidats que pour les institutions gouvernementales et étatiques. Le seul camp vainqueur ne doit être que celui de la vérité des urnes !

@info241.com
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