Accusé de viol par deux bambins, un gabonais s’en sort libre 4 ans plus tard au bénéfice du doute !
La cour criminelle de Port-Gentil a rendu son verdict ce vendredi 19 avril dans une affaire pendante mettant aux prises un gabonais d’une quarantaine d’années, accusé de viol sur deux enfants âgés de 5 et 6 ans, ses petits-fils par alliance. Incarcéré depuis 4 ans pour ces faits, il a tout bonnement retrouvé la liberté le jour de l’audience en raison du manque de preuves solides le liant scientifiquement aux actes sexuels dénoncés par les deux bambins contre le présumé bourreau. La faute aux expertises médicales quelque peu bâclées.
Jean-Baptiste Mbiti a-t-il réellement abusé de son petit-fils et de sa petite fille ? Nul n’a pu l’affirmer irréfutablement devant la cour criminelle de Port-Gentil, appelée à se prononcer vendredi dernier sur cette sombre affaire de viol avec ascendant qui a déchiré cette famille gabonaise. Ce que l’on sait par contre, c’est que les deux enfants auront porté contre lui de graves accusations qui n’ont pas pu être étayé formellement devant la justice.
Deux voix accusatrice contre le mis en cause
C’est au village Akiri que les faits ont eu lieu en novembre 2020 suite aux révélations glaçantes des enfants Prince Clovis O et Anik N, âgés respectivement de 6 ans et 5 ans. Ces bouts de choux avaient relaté à leur mère, dame Herline Mboudji, que le nommé Jean-Baptiste Mbiti, concubin de la grand-mère, profitaient de chaque absence de ces dernières pour les contraindre à la sodomie, à sucer son pénis et à lécher son anus.
L’accusé, la mère des enfants devant la barre vendredi
Mieux, ils révélaient à leurs parents que le présumé accusé les prenaient de force et s’ils refusaient de s’exécuter, ils les frappaient. Aussi, si ces co-victimes se mettaient à hurler de douleur, il plaçait sa main devant leur bouche pour ne pas alerter les voisins. Après avoir fait examiner les enfants par un médecin, le certificat médical conclura à des actes de sodomie perpétrés contre eux. Avec de telles informations choquantes Herline Mboudji, la mère des mômes, porta plainte contre Jean-Baptiste Mbiti. Interpellé, puis auditionné en enquête préliminaire, le mis en cause réfuta catégoriquement les faits.
L’absence de preuves de violence
Déféré devant le parquet de Port-Gentil puis placé sous mandat de dépôt le 29 décembre 2020, une information judiciaire sera ouverte contre lui du chef d’accusation de viol sur mineurs de moins de 18 ans et atteinte aux mœurs. À l’instruction, l’inculpé maintenait ses propos faits en enquête préliminaire. Mieux, il sollicitait un contre-examen afin de prouver son innocence dans cette affaire. Sa demande approuvée, l’examen concluait à l’absence de traces de violence.
L’accusé a réclamé une contre expertise qui lui sera salvatrice
Mais la nouvelle expertise médicale indiquera tout aussi que le temps écoulé entre la commission des faits et la nouvelle consultation faite le 18 août 2021, soit une année plus tard, ne pouvait relever de signes traumatiques susceptibles d’éclairer la justice. À l’audience, l’accusé a à multiples reprises réfuté les accusations de viol sur mineurs de moins de 18 ans et d’atteinte aux mœurs porté contre lui. L’avocat général a requis la culpabilité de l’accusé, une peine de 20 ans de réclusion criminelle et une amende de 100 000 francs FCFA.
Le doute l’a emporté
La défense de l’accusé a par contre plaidé non coupable au principal, et subsidiairement l’acquittement au bénéfice du doute. « Les certificats médicaux versés au dossier qui datent de deux semaines après les faits, n’étaient absolument pas concluants. Nous ne sommes pas à l’abri de ce type de procès, parce que laisser son enfant aujourd’hui entre les mains d’une tiers personne, c’est prendre un risque malheureusement », a fait savoir l’avocat commis d’office Me Dominique O’ngonwou Dossou.
Cependant, il résulte de la combinaison des articles 256 et 261 alinéas 3 et 7 nouveau, de la loi n°21-63 du 31 mai 1963 portant code pénal que constitue un viol « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit commis sur la personne d’autrui sans son consentement, avec violence, contrainte, menace ou surprise ». En la matière il est imputé à l’accusé d’avoir introduit son sexe dans la bouche des enfants, de leur avoir fait lécher son anus et de leur avoir sodomisé. Des actes commis sous la menace, la contrainte et la violence contre leur volonté.
Acquittement après 4 ans de procédure
En revanche, la constance de l’accusé tout au long de la procédure et à la barre, a laissé planer le doute sur sa culpabilité. Il a été déclaré non coupable au bénéfice du doute. « Oui, je suis très satisfaite de la décision qui a été rendue, parce que ce genre de cas c’est monnaie courante. Et lorsque la justice est rendue de cette manière nous sommes tous contents », se réjouie Me Dominique O’ngonwou Dossou. Son acquittement au bénéfice du doute a été prononcé au terme de l’audience tout comme la levée de son mandat de dépôt.
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