Coupure au CHUL : Novelas Overmax libre après une longue semaine de détention controversée
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Après une semaine de détention, le lanceur d’alerte Fanuel Ikapi Mamboundou, alias Novelas Overmax, a obtenu sa liberté provisoire ce mercredi, suite à une décision rendue par le tribunal de Libreville. Cette libération intervient dans un contexte tendu, suite à son arrestation, alors qu’il avait dénoncé, dans une vidéo, une coupure géante d’électricité survenue au Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), le plus grand établissement de santé du pays.
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Tout était parti du 2 février, Novelas Overmax avait révélé dans un post vidéo sur Facebook la panne qui a perturbé le CHUL pendant plus de 20 minutes, faute de réaction adéquate de l’un des huit groupes électrogènes de secours, nécessitant une intervention manuelle. Cette coupure avait mis en péril le bon fonctionnement de l’hôpital et soulevé de nombreuses préoccupations sur la gestion de ses infrastructures. Le lendemain de la diffusion de sa vidéo, Novelas Overmax a été arrêté par les éléments de la Direction générale des recherches (DGR, gendarmerie) et a été gardé à vue.
Une arrestation controversée
Malgré les circonstances qui ont mené à son incarcération, Novelas Overmax a été soumis à des pressions considérables, notamment après avoir été contraint de présenter une vidéo d’excuses, enregistrée en présence de la presse d’État au CHUL, avant d’être emprisonné le 5 février. C’est dans ce contexte que son avocat, Me Jean-Paul Moumbembé, a déposé une demande de mise en liberté provisoire, qu’il a officialisée auprès du procureur de la République dès le 10 février.
Lors de l’audience foraine qui s’est tenue ce matin à la prison centrale de Libreville, le tribunal a fait droit à la demande de l’avocat, en ordonnant la libération provoire de Novelas Overmax. Toutefois, la liberté retrouvée du lanceur d’alerte n’efface pas les accusations qui pèsent encore sur lui. Il reste inculpé pour « diffusion de fausses informations », un crime passible de cinq ans de prison et d’une amende de 3 millions de FCFA, selon l’article 93 du Code pénal gabonais.
Soulagement
Cette décision survient après une semaine de détention qui a suscité de nombreuses réactions tant sur le plan national qu’international. L’arrestation de Novelas Overmax, survenue après ses révélations concernant les défaillances du CHUL, a alimenté les débats sur la liberté d’expression et la répression des voix dissidentes au Gabon. De nombreux observateurs et défenseurs des droits de l’homme ont dénoncé une tentative d’intimidation contre ceux qui osent remettre en question les pratiques gouvernementales.
La libération de Novelas Overmax est perçue comme un signe de l’indépendance du pouvoir judiciaire gabonais, mais elle soulève également des interrogations sur la suite du dossier. Si le lanceur d’alerte est désormais libre, il reste exposé à de lourdes sanctions pénales pour ses propos dénonçant les dysfonctionnements au sein d’une institution publique. Dans un contexte où le Gabon fait face à des critiques concernant le respect des droits humains, cette affaire pourrait devenir un point de tension supplémentaire sur la scène internationale.
L’association SOS Prisonniers Gabon, qui soutient les droits des prisonniers politiques, a salué le travail de l’avocat Me Jean-Paul Moumbembé, soulignant la diligence avec laquelle il a défendu son client. Cette libération n’aurait pas été possible sans son engagement. Pour la famille de Novelas Overmax, cette longue semaine de séparation s’achève sur un soulagement, mais les défis juridiques restent nombreux.
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