La CNR vent debout contre 3 grandes résolutions controversées du Dialogue national au Gabon
La Coalition pour la Nouvelle République (CNR) a exprimé ce jeudi à Libreville, dans une déclaration à la presse, ses réserves quant aux mesures prises lors du Dialogue National Inclusif, organisé sous la supervision du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) et du gouvernement. Les causes de ce désenchantement résident dans la suspension des partis politiques, les critères d’accès aux hautes fonctions et la non-mise en place de la commission vérité-réconciliation à l’issue des travaux le 30 avril.
La CNR, anciennement dirigée par l’ex opposant Jean Ping, désormais affidé chronique du CTRI, n’a pas digéré l’ensemble des conclusions issues du Dialogue national inclusif, rendues publiques officiellement ce mardi à la présidence gabonaise. Dans une déclaration faite hier à Libreville, la CNR a souligné que malgré son soutien à la transition dirigée par le CTRI, elle reste critique envers certaines résolutions qui, selon elle, ne répondent pas aux attentes du peuple gabonais.
Critiques de la CNR | Description |
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1. Suspension des partis politiques | La mesure contrevient à la constitution gabonaise qui garantit le droit de former des partis politiques. La CNR craint une volonté de supplanter les formations politiques au profit d’associations et ONG. |
2. Critères d’accès aux hautes fonctions | Les critères d’éligibilité basés sur la nationalité sont remis en question. La CNR estime que la loyauté envers l’État ne dépend pas uniquement de la nationalité et critique les tentatives d’exclusion des citoyens sur cette base. |
3. Absence de Commission Vérité-Justice-Réparation-Pardon-Réconciliation | La CNR regrette que cette commission n’ait pas été mise en place lors du Dialogue, soulignant son importance pour faire la lumière sur les violations passées et promouvoir la réconciliation nationale. |
Parmi elles, la suspension des partis politiques a été l’une des propositions les plus controversées. La CNR a rappelé que la constitution gabonaise garantit le droit de former des partis politiques, et que toute mesure de suspension devrait être conforme à la loi en vigueur. « Les grandes démocraties ne restreignent pas par des lois le nombre des partis politiques », a souligné la CNR, citant en exemple les États-Unis et la France.
De plus, cette suspension « cache mal la volonté du CTRI de supplanter les formations politiques au profit des Associations et ONG créées à tout vent pour des objectifs inavoués, alors qu’au regard de la loi, les Associations et ONG sont apolitiques et partant, ne concourent pas à l’expression du suffrage universel ». Le CTRI aurait ainsi un agenda caché derrière cette mesure jugée antidémocratique.
La question de la nationalité gabonaise a également été abordée, avec des réserves sur les critères d’éligibilité aux hautes fonctions de l’État. La CNR a souligné que la nationalité ne garantit pas automatiquement la loyauté envers l’État, et a critiqué les tentatives visant à exclure certains citoyens de la vie politique sur la base de leur origine. « Être Gabonais de souche ne signifie pas automatiquement être loyal envers l’État », a pesté la CNR.
Autre point d’achoppement, la CNR a regretté l’absence de mise en place d’une Commission Vérité-Justice-Réparation-Pardon-Réconciliation lors du dialogue. Elle a souligné l’importance de cette commission pour faire la lumière sur les violations passées et favoriser la réconciliation nationale. « La vérité finira toujours par triompher », a affirmé la CNR.
Pour finir, la CNR a appelé à un sursaut patriotique pour défendre l’idéal démocratique et les libertés fondamentales au Gabon. Elle a exprimé sa volonté de soutenir les résolutions favorables au peuple gabonais, tout en restant vigilante face à toute mesure qui pourrait menacer la démocratie et l’unité nationale.
Cliquez icipour consulter la déclaration complète de la CNR du 2 mai 2024
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