Jean Ping : « Ali Bongo voulait me trancher le cou à la hache et exhiber ma tête sur un piquet »
Présent dans la capitale française depuis quelques semaines, Jean Ping qui se considère toujours comme le véritable vainqueur de la présidentielle gabonaise d’août 2016, est revenu au cours d’une rencontre samedi avec la diaspora, sur le bombardement de son QG de Libreville par le pouvoir de Libreville dans la nuit du 31 août 2016. Il a notamment révélé que l’ancien ministre des Affaires étrangères français, Jean Yves Le Drian, était au coté d’Ali Bongo au cours de cette nuit sanglante dont on ne connait toujours aucun des contours judiciaires.
L’opposant Jean Ping qui était frappé par la justice d’une interdiction de quitter le territoire gabonais depuis la présidentielle d’août 2016 et qui s’était vu confisqué son passeport, a enfin pu rencontrer hier de façon solennelle la diaspora gabonaise de France. Il était ainsi face à la « résistance » gabonaise qui a donné de la voix pour faire reconnaitre les « véritables résultats » issus des urnes à travers notamment des manifestations chaque samedi à la célèbre place du Trocadéro de Paris.
La nuit de longs couteaux
C’est donc pour remercier cette « résistance » de la diaspora au pouvoir d’Ali Bongo qu’il a organisé cette rencontre. Dès l’entame de son discours, le président « élu » est grandement revenu sur l’attaque de son QG décidé unilatéralement par son rival Ali Bongo. « Le plaisir que j’éprouve en ce moment d’être devant vous, vivant, après tant de privations... Vous m’avez manqué », a lâché ému hier à Paris l’ancien candidat unique de l’opposition à la présidentielle de 2016.
Jean Ping au cours de son allocution samedi
« Vous savez, Ali Bongo est venu dans un hélicoptère. J’ai appelé ça la nuit des longs couteaux, pour paraphraser un auteur célèbre. Au cours de cette nuit, il est venu lui-même dans un hélicoptère puma avec un bazooka. Assisté à l’époque par son fidèle compagnon de l’époque. Et ils ont tiré à la mitrailleuse lourde dans mon QG », a décrit Jean Ping devant l’assistance acquise à sa cause.
Ali Bongo et son ami Le Drian
Avant de préciser le nom de cet ami fidèle de l’époque d’Ali Bongo. « Vous allez être peut-être surpris mais il était avec Le Drian », a-t-il lâché accusant de facto le pouvoir français de l’époque d’avoir joué un rôle dans la crise post-électorale gabonaise. Poursuivant sa description de cette nuit noire, il a indiqué que les hommes armés dépêchés par le pouvoir de Libreville avaient « percé même le faux plafond [de son QG] en pensant que j’y étais ».
Expliquant que l’attaque de son QG n’était autre chose qu’une chasse à l’homme. Ali avait instruit les gens de me trancher le cou à la hache, à la hache ! Et d’exhiber ma tête sur un piquet", a accusé Jean Ping. « Pensez-vous réellement qu’il s’agit là d’un être humain, d’un homme normal ? », s’est-il interrogé sur le donneur d’ordre de cette attaque qu’est son rival à ladite présidentielle : Ali Bongo. Rappelons que le pouvoir de Libreville n’a jamais fait le bilan de cette attaque.
Une sauvagerie innommable
Les autorités gabonaises l’avaient justifié par la présence au QG de l’opposant des émeutiers qui auraient brulé l’Assemblée nationale au cours de cette même soirée du 31 août 2016. Aucun bilan sur les éventuels morts ou blessés n’a été fait à ce jour. Jean Ping a notamment parlé de « sauvagerie innommable » pour qualifier cette attaque qui aurait fait plusieurs morts. « Ils emportaient les corps de ceux qu’ils avaient tué au QG pour qu’on ne sache pas combien de gens ils avaient tué », a-t-il précisé.
Les corps des personnes tuées étaient ensuite enterrées « probablement dans une fosse commune dans les endroits où ils perpétraient les pogromes », en référence aux attaques violentes commises sur des Juifs par des populations locales non-juives dans l’Empire russe et dans d’autres pays. L’information nouvelle dans le discours de Jean Ping à la diaspora étant la participation active d’un ministre français à cette opération. Une accusation que pourrait balayer rapidement les autorités françaises.
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