Enquête au point mort

Meurtre d’une étudiante gabonaise en Turquie : Un odieux crime raciste couvert par Ankara ?

Meurtre d’une étudiante gabonaise en Turquie : Un odieux crime raciste couvert par Ankara ?
Meurtre d’une étudiante gabonaise en Turquie : Un odieux crime raciste couvert par Ankara ? © 2023 D.R./Info241

Plus d’une semaine après le meurtre de l’étudiante gabonaise Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga (17 ans) à Karabük (nord-est de la Turquie), l’enquête conduite par les autorités turques semblent toujours piétiner. Alors que la famille de l’étudiante retrouvée le 25 mars mars près de l’université de Karabük où elle étudie réclame justice, la police turque continue de conclure à une mort naturelle par noyade. Ce, alors que plusieurs faisceaux d’indices concluent à un assassinat de nature raciste, dans une ville désormais connue des gabonais comme la capitale turque du racisme envers les Noirs.

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Les autorités turques couvriraient-elles le crime raciste commis sur une étudiante gabonaise samedi dernier ? Oui, répondraient volontiers en chœur la famille de la défunte et ses proches qui continuent de réclamer justice face à mur judiciaire turque. Ils ont été rejoints ces derniers jours sur cette thèse par l’ambassade gabonaise en Turquie qui dénonce à son tour une enquête bâclée par la police parce que la victime est « Noire ».

Le corps de l’adolescente retrouvé dimanche dernier au bord d’un fleuve

« Nous pensons que c’est un assassinat. L’enquête n’a pas été bien menée. Les suspects n’ont pas été interrogés, parce qu’il s’agit d’une Noire », affirme une source diplomatique gabonaise dans le pays citée par nos confrères de l’AGP. Les suspects de ce meurtre raciste auraient même laissé les traces de leur harcèlement d’un autre âge dans le téléphone de la victime. Une piste que refuse d’entrevoir les autorités turques qui semblent protéger ses citoyens fût-ils des criminels.

« Deux employés de la Poste de Karabük harcelaient la jeune fille en lui envoyant des messages à caractère sexuel ou l’intimidait lorsqu’elle venait au bureau de poste », souligne la même source diplomatique gabonaise dont on ne comprend toujours pas pourquoi elle a requis l’anonymat pour des faits aussi graves. De plus, la thèse raciste de ce meurtre est soulevée par la regretté elle-même dans un audio qui a fuité depuis sur la toile.

Un visuel des proches de la victime réclamant toujours justice pour ce meurtre sans nom

Dans celui-ci, l’étudiante de 17 ans en génie mécanique décrit à sa mère l’ambiance raciste et de harcèlement dont elle était victime à Karabük implorant même à sa mère son transfert à l’université de Sakarya, jugée moins raciste. « Maman si je meurs, ce sont les turcs », décrit-t-elle en pleurs dans cet audio prémonitoire à sa mort. Une piste là encore que s’est refusée de suivre Ankara dans sa quête de vérité sur cette affaire.

D’ailleurs, les messages témoins de ce harcèlement raciste « ont été trouvés sur le téléphone de la victime. Et un de ses amis a été témoin du comportement de ces employés. Mais ils n’ont même pas été interrogés. Car pour les autorités, les Noirs, on n’en a rien à faire », a ajouté le diplomate visiblement impuissant face à l’administration du président Recep Tayyip Erdoğan qui refuse de faire tomber les têtes turques à l’origine de ce meurtre qui venu révéler au grand jour le racisme dont les Noirs sont victimes en Turquie.

@info241.com
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